Que serais-je sans toi ? 
Toi qui n'existes pas, 
Qui n'es pas encore là, 
Qui n'es plus qui n'es pas. 
 
Tu manques à tous mes sens 
En ce désert immense 
Que rien ne prémédite, 
Que rien ne plébiscite. 
 
Pas de fin ni début, 
Pas de cause ni de but, 
Toi dont la voix me dit 
Que tout n'est pas fini. 
 
Tu es Roi de ce monde, 
Sublime autant qu'immonde. 
Non tu n'es jamais seul, 
En ce désert immense. 
Non tu n'es jamais seul, 
C'est le néant qui panse. 
 
Je goûte en ces heures mes pensées 
Allant et refluant 
Au rythme des marées. 
 
Caressante ou cinglante, 
Vague douce ou démente, 
Paradis ou désert, 
Béante porte de l'enfer. 
 
Quand s’immisce l'eau noire 
Inondant mon esprit 
Une ingénue surgit, 
Sans même le vouloir. 
Et je suis bouleversé.

La Fleur blanche de Janvier.
© Eric Benoit