27/04/20 - Jour 40 - fin d'été
À la peur latente « que rien ne change » malgré, malgré tout... Malgré l'espoir et l'optimisme aussi, s'ajoute la sensation d'une fin d'été. 
Été
. La saison, mais aussi le participe passé, celui du verbe « être ». Comme si nous avions « été » mais que déjà nous ne sommes plus... Ou que nous sommes sur le point de ne plus être. 
Quelques nuages prennent le pas sur le bleu, le bleu et le soleil qui avaient fini par faire partie d'un quotidien plus sain, plus calme, plus paisible, plus vrai. 
Propice. Propice à la vie. 
Jamais la nature (de mon vivant, restreint, j'en conviens) n'a été aussi généreuse, les abeilles si nombreuses, avides, gourmandes ni les oiseaux joyeux, joviaux et peu farouches, ni le ciel si pur, vierge des zébrures inutiles des charters lourds de vacances inutiles et de bureaucrates tout aussi inutiles. Zébrures pourtant esthétiques dans les reflets d'un soleil couchant, qui me semblent plus lumineuses et indispensables dans leur absence. 
Fin d'été, fin de rêve ? D'une idylle... 
C'est cela, j'ai la sensation que la terre, l'univers, la nature, dont nous sommes, nous ont offert une idylle, une lune de miel extraordinaire et à vrai dire inespérée dans la rupture au bord de laquelle nous nous trouvons. 
La dernière chance de réconciliation. 
Allons-nous savoir la saisir, nous engager, continuer notre chemin commun, bras dessus, bras dessous, l'un s'appuyant sur l'autre pour mieux avancer ? 
Ou rompre le contrat à peine énoncé ? 
Unilatéralement ? 
 
La recherche, même vaine, de réponse à ces deux question fondamentales, je la mènerai à la fin de ce confinement, pour sonder en mon humble personne la capacité de l'humanité à sortir grand de cette pièce de théâtre de boulevard où nous sommes si petits.
© Eric Benoit