... Glanées ça et là... elles m'ont marqué... Et vous ?
 
Charles BUKOWSKI 
La tristesse est causée par l'intelligence. Plus tu comprends certaines choses, plus tu souhaiterais ne pas les avoir comprises.  
 
Christian BOBIN (l'épuisement) 
J'ai toujours craint ceux qui ne supportent pas d'être seuls et demandent au couple, au travail, à l'amitié voire même au diable ce que ni le couple, ni le travail, ni l'amitié ni le diable ne peuvent donner : une protection contre soi-même, une assurance de ne jamais avoir affaire à la vérité solitaire de sa propre vie. Ces gens-là sont infréquentables. Leur incapacité d'être seuls fait d'eux les personnes les plus seules au monde. 
 
Hermann HESSE 
Le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.  
 
Christian BOBIN 
À quoi reconnaît-on les gens fatigués ?  
À ce qu'ils font des choses sans arrêt.  
À ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses et c'est en la fuyant qu'ils s'y soumettent.  
Le temps manque à leur temps.  
Ce qu'ils font de plus en plus, il le font de moins en moins.  
La vie manque à leur vie.  
 
PLATON 
L'homme sage est celui qui accomplit en rêve ce que l'homme fou fait dans la réalité  
 
Bernard WERBER (La communication …) 
Entre ce que je pense,  
ce que je veux dire,  
ce que je crois dire,  
ce que je dis,  
ce que vous voulez entendre,  
ce que vous entendez,  
ce que vous croyez en comprendre,  
ce que vous voulez comprendre,  
et ce que vous comprenez,  
il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre.  
 
Boris VIAN 
Je voudrais que tu sois là  
Que tu frappes à la porte 
Et tu me dirais c’est moi 
Devine ce que je t’apporte 
Et tu m’apporterais toi. 
 
Djalâl Al-Dîn Rûmi 
Il y a une voix qui n'utilise pas les mots. Écoute. 
 
Christian BOBIN 
(Le plâtrier siffleur page 14) 
Il me semble que la poésie est comme une explication, mais qui n'explique rien. Elle est comme une science, elle est la seule science qui ne maltraite pas son objet. Peut-être parce qu'elle ne le traite pas en objet, justement. La poésie entre dans le monde comme dans une maison amie, elle révèle l'objet, elle l'amène à se révéler, elle ne le force pas. Le grand reproche que je ferais à la science et aux technologies, c'est, sous des manières suaves, de passer en force. Il me semble que les choses viennent beaucoup plus aisément à nous si nous leur accordons le temps qu'elles demandent. Par exemple, je trouve terrible ces films qui montrent en accéléré les fleurs qui se déploient. J'irais jusqu'à penser qu'on ne devrait pas nous montrer ce que notre œil ne voit pas. La technique brise un interdit, et peut-être fait du mal à quelque chose qui est sacré dans la vie. Après tout, mes yeux me suffisent pour voir le papillon, je n'ai pas besoin qu'on me le montre. 
 
Stefan SWEIG 
(24h de la vie d'une femme – p86) 
« Vieillir n'est, au fond, pas autre chose que n'avoir plus peur de son passé » 
 
 
Christian BOBIN 
"l'homme joie" de Christian Bobin, page 149.  
 
Ces mots disent tellement bien ce court moment très long que j'ai vécu avec Smoky en mars 2023.  
 
"J'ai vu la mort éteindre deux yeux couleur de mirabelle. Ses yeux étaient ceux d'un petit chat noir à la maigreur franciscaine, sorti de la forêt qui entoure la maison où j'écris. Deux années d'enchantement ont suivi sa venue avant que la mort mette la main sur ce joyau. Dans la dernière heure, son corps adopte une souplesse de poupée de chiffon, ses yeux tiennent un peu jusqu'à ce qu'une sidération les écarquille et que leur couleur mirabelle inonde le monde. Son étonnement est alors d'un vrai penseur qui sent que quelque chose est sur le point de naître. Puis une lumière noire, liquide, luisante comme une laque couvre ses yeux. Quelqu'un dont le masque semble celui d'une divinité égyptienne me regarde à travers eux sans me voir _un juge si profond qu'il renonce à son jugement. Des royaumes de nuit me fixent, indifférents. Et tout prend fin. Une confiance, une douceur et une élégance ont se soir-là à jamais disparu de l'univers. Quand je repense à cette soirée, un long éclair traverse mon cerveau et s'enfonce dans ses entassements blancs. J'avais eu le triste privilège de voir une innocence vidée en un instant de sa lumière. La grande vague noire lancée au fond des temps avait repris un des siens. Le chat avait rejoint la source de ses beaux yeux."  
 
Théorème de Kurt GÖDEL 
En 1931, le mathématicien Kurt Gödel énonce qu'au sein de tout système logique suffisamment complexe et comprenant l'arithmétique de base, il existe des énoncés qui sont vrais, mais qui ne peuvent pas être prouvés dans ce système à l'aide de ses propres règles. En d'autres termes, tout système logique complet et cohérent est nécessairement incomplet, et contient des énoncés indécidables, c'est à dire des énoncés dont on ne peut pas déterminer la véracité ou la fausseté à l'intérieur du système lui-même. 
 
Edgar MORIN 
Vers l'abîme 
La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie, c'est à dire de l'intensité, de la fête, de la joie, de la communion, du bonheur et de l'amour. "  
 
Christian BOBIN 
(Le murmure p70) 
« Puisque je n'ai plus le temps, eh bien je vais le prendre » 
 
p 85 
« Qu'a-t-on besoin de pourpre, d'invités, d'or, de cuivre, de cathédrales pour faire valoir sa future tête de mort ? » 
 
p109 « Même vieux nous sommes trop jeunes pour comprendre. Nous ne savons même pas ce qu'est « une seconde ». « Trop jeune », c'est courir sur les tessons du temps en croyant que si on va assez vite, on ne sera pas blessé. ». 
 
p112 «  Je n'aime pas les faire_part. Pourquoi nommer untel, frère de ? Pourquoi, dans un dernier feuillet, se rendre ? Le prisonnier s'est évadé, c'est tout ». 
 
p121 «  Ne maudis pas cette nuit-là car elle lave toutes les nuits du monde. C'est la beauté de la vie qui s'en va et c'est très beau » 
 
Alphonse ALLAIS  
Ne nous prenons pas au sérieux , il n'y aura aucun survivant .  
 
Louis ARAGON 
Ce que j'ai appris m'a coûté cher, ce que je sais je l'ai acquis à mes dépens. Je n'ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l'angoisse, la sueur, la douleur de l'expérience. Aussi ai-je le respect de ceux qui ne savent pas, de ceux qui cherchent, qui tâtonnent, qui se heurtent...  
Je suis persuadé que chaque homme possède une part, variable, sans doute, de la vérité, et que je n'atteins point. Chaque homme marche vers la vérité avec un pas qui est à lui, et si je constate une faiblesse dans sa démarche, je me souviens des faux-pas, qui furent les miens, assez pour m'en croire capable encore."  
le 30 avril 1959 dans les Lettres françaises  
 
Jean GIONO 
Si tu n'arrives pas à penser, marche. Si tu penses trop, marche. Si tu penses mal, marche encore  
 
Charles BUKOWSKI 
Nous allons tous mourir, nous tous, quel cirque !  Cela seul devrait nous faire aimer, mais ce n’est pas le cas.  Nous sommes terrifiés et écrasés par les trivialités, nous sommes dévorés par le néant.  
 
Christian BOBIN 
(Changer l'eau des fleurs page 305) 
: « les mots tus s'en vont hurler au fond de nous. » 
 
Prosper CREBILLON 
(Changer l'eau des fleurs, page 305 ?) 
« plus le malheur est grand, plus il est grand de vivre. » 
 
Valérie PERRIN (Changer l'eau des fleurs) 
Page 314 
Que sont les « larmoyances » ? 
« C'est un mot que j'ai inventé pour réunir la mélancolie, la culpabilité, les regrets, les marches avant et les marches arrière. Tout ce qui nous emmerde dans la vie, quoi. Ce qui nous empêche d'avancer. » 
 
page 260 
« l'amour, c'est quand on rencontre quelqu'un qui vous donne de vos nouvelles. » 
 
Page 137 
« L'amour d'une mère est un trésor que Dieu ne donne qu'une fois ». 
 
Page 138 
"… le mot « séisme » n'est pas trop fort. 
Quand Léonine est apparue, ma jeunesse s'est fracassée aussi violemment qu'un vase en porcelaine sur du carrelage. C'est elle qui a enterré ma vie de jeune fille. En quelques minutes, je suis passé du rire aux larmes, du beau temps à la pluie. Comme un ciel de mars, j'étais les éclaircies et les giboulées en même temps. J'avais tous les sens en éveil, aiguisés comme ceux d'un aveugle. » 
 
Sylvain Tesson (Avec les fées ) 
page 174 
Partir : est-ce rêver ? Hélas, Wordsworth avait ça réponse : le voyageur est l'éternel insatisfait, « qui fuit ce qu'il craint plus qu'il ne poursuit ce qu'il aime ». 
 
Page 150  
"à quoi servent les heures de quart ? À se sonder. Les amis dorment. On réfléchit. Pourquoi tous ces voyages depuis trois décennies ? Pourquoi repartir ? Et en bateau cette fois. Quand cesseraient ces toupies ? Pourquoi ces mouvements jamais conclus ? Je trouvai une réponse : pour rêver au retour une fois parti, au départ une fois rentré. Le rêve était notre légitimité. Au moins, une fois en route, l'homme n'a plus honte de son insatisfaction" 
 
Page 156 
« Mes voyages balançaient entre les termes contradictoires. Mes livres enregistraient les images contrariées. Le large des îles. La cabine et le grand vent. Le refuge et la paroi. La croix et le turban. C'était comme cela que je considérais la vie : une position. Le mariage ou l'aventure. La verte clairière ou les rabots glaciaires. Les enfants ou la vie. 
Et mon plaisir était de ne jamais m'éterniser dans les stades intermédiaires, d'éviter les transitions, de chercher son antidote à toute situation. J'allais du parvis à la nef, de la steppe à la ville, des chemins noirs aux chemins blancs. 
 
Entre l'arrêt et le mouvement peut-être existe-t-il une gradation ? Peut-être faudrait-il un jour user d'une autre méthode, plus subtile. Elle consisterait à cesser le bras de fer. Alors la vie ne se réduirait plus à la bascule d'un bord à l'autre. Il s'agirait de s'engager à pas feutrés dans la douceur des choses. Il faudrait s'entraîner ! Il est ardu de tout embrasser. On pourrait accueillir les occasions sans les dresser les unes contre les autres. On choisirait de choisir tout, comme la petite Thérèse de Lisieux. Puis on s'emploierait à toute harmonier. Le Triskell serait l'emblème de L'accordement. Et l'entrelacement remplacerait le sectionnement. » 
 
Magazine Inexploré -(à propos des rituels) 
C'est la pratique qui crée le chemin de compréhension. 
 
G. MAHLER 
J'ai l'ardent désir ô mon ami(e) de partager avec toi la beauté du soir. 
 
Romain GARY 
La nuit sera calme  
Je rêve encore de tomber amoureux, mais ce qu'on appelle tomber !... Seulement à soixante ans, c'est très difficile, à cause du manque d'espace, d'horizon devant soi... Ça manque de large, maintenant, on ne peut plus s'élancer... L'amour, ça va très mal avec les restrictions, les limites, avec le temps qui t'est compté, il faut croire qu'on a toute la vie devant soi pour s'élancer vraiment. 
 
Albert CAMUS 
Carnets III 
"J'ai voulu vivre pendant des années selon la morale de tous. Je me suis forcé à vivre comme tout le monde, à ressembler à tout le monde. J'ai dit ce qu'il fallait pour réunir, même quand je me sentais séparé. Et au bout de tout cela ce fut la catastrophe. Maintenant j'erre parmi des débris, je suis sans loi, écartelé, seul et acceptant de l'être, résigné à ma singularité et à mes infirmités. Et je dois reconstruire une vérité, après avoir vécu toute ma vie dans une sorte de mensonge." 
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 133 
 
Elle alluma. Son visage défait , aux rides si douces, ces traces de tout ce que séparément nous avions vécu ensemble , nous donnaient vingt ans de vie commune...  
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 129 
Promets-moi de ne pas faire de ton chagrin une facilité , une dérobade. Une demeure grise entourée de ronces et de ruines. 
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 134 
Vous avez tout pris à Dieu et vous l'avez donné à l'amour . C'est trop grand , pour moi . C'est trop , pour une femme qui travaille .  
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 143 
Je ne veux pas partir comme une voleuse ; Il faut que tu m'aides à rester femme; La plus cruelle façon de m'oublier , ce serait de ne plus aimer . Dis-lui. 
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 140 
...Oui , il y a un grand poète qui l'a admirablement exprimé , un grand poète qui n'a rien écrit , qui n'a pas parlé de l'amour et a su dire ainsi la part immense que tient dans nos vies son absence... Je les plains. Lorsqu'on a aimé une femme de tous ses yeux , de tous ses matins , de toutes les forêts , chants , sources et oiseaux , on sait qu'on ne l'a pas encore aimée assez et que le monde n'est qu'un commencement de tout ce qui vous reste à faire. 
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 139 
Je vous parle du couple , et dans un couple , personne ne sait qui est terre et qui est soleil. C'est une autre espèce , un autre sexe , un autre pays.  
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 137 
Nous avions oublié que le bonheur est toujours entouré de dents . D'abord invisible, insoupçonnable , l'ennemi ne s'est révélé que lorsqu'il avait la gueule pleine 
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 136 
Les sommets . Avec moi , c'est toujours les sommets . Riez , il fait plus clair . Et ne me dites pas:" je ne vous connais pas assez" . Ou encore: " j'ai peur de me tromper" . Vous n'allez quand même pas me parler "raison garder", alors que toutes les chances sont à deux contre l'incompréhensible ? Fermez les yeux et regardez-moi . Les vérités ne sont pas toutes habitables . Souvent , il n'y a pas de chauffage et on y crève de froid . Le néant ne m'intéresse pas , précisément parce qu'il existe.  
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 121-122 
-je ne comprends rien à l'amour  
-c'est parce que l'amour , lui , comprends tout , a réponse à tout , résout tout et il n'y a qu'à le laisser faire . Il suffit de prendre un abonnement , une carte orange pour changer de moyens de transport.  
 
Robert FILLIOU (artiste) 
« L'Art, c'est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art » 
 
Romain GARY 
Clair de femme 
Partez avec moi demain. Ne faites pas la bêtise de passer à côté par excès d'expérience. Partez avec moi, donnez une chance à l'impossible. Vous n'avez pas idée à quel point l'impossible en a marre et à quel point il a besoin de nous.  
 
Romain GARY 
Clair de femme–page 47 à 49 
Il y a des mauvaises rencontres, c'est tout. À moi aussi, ça m'est arrivé. À toi aussi. Comment veux-tu distinguer le faux du vrai, quand on crève de solitude ? On rencontre un type, on essaie de le rendre intéressant, on l'invente complètement, on l'habile de qualités des pieds à la tête, on ferme les yeux pour mieux le voir, il essaie de donner le change, vous aussi, s'il est beau et con on le trouve intelligent, s'il vous trouve conne, il se sent intelligent, s'il remarque que vous avez les seins qui tombent, il vous trouve de la personnalité, si vous commencez à sentir que c'est un plouc, vous vous dites qu'il faut l'aider, s'il est inculte, vous en savez assez pour deux, s'il veut faire ça tout le temps, vous vous dites qu'il vous aime, s'il n'est pas très porté là-dessus, vous vous dites que ce n'est pas ça qui compte, s'il est radin, c'est parce qu'il l'a eu une enfance pauvre, s'il est mufle, vous vous dites qu'il est nature, et vous continuez ainsi à faire des pieds et des mains pour nier l'évidence, alors que ça crève les yeux et c'est ce qu'on appelle les problèmes du couple, le problème du couple, quand il n'est plus possible de s'inventer, l'un l'autre, et alors, c'est le chagrin, la rancune, la haine, les débris que l'on essaie de faire tenir ensemble à cause des enfants ou tout simplement parce qu'on préfère encore être dans la merde que de se retrouver seul. 
 
 
 
Alexandre JOLLIEN 
 
La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le goût à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas.  
La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer. 
Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix. 
Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment."  
 
Robert DESNOS 
Deuil pour deuil 
p 130 – Elle m'aperçut enfin et me dit : «  je suis et tu es et cependant je ne puis dire que nous sommes. La ridicule convention conjugale du verbe nous sépare et nous attire. J'ai des yeux merveilleux et des bijoux à damnation. Vois mes bras et vois mon cou. Un indicible amour naît en toi au fur et à mesure que je parle. Je suis la Beauté brune et la Beauté blonde. La triomphale beauté sans beauté. Je suis Tu et tu es Je. Des grappes de prunes pendent à mes doigts. Un cœur c'est aussi un petit pois qui germera ridiculement, dans la destinée d'accompagner de façon anonyme la dépouille mortelle d'un canard sauvage, sur un plat d'argent, dans une sauce richement colorée » 
 
p 157 - Par les soins d'une femme aimée, le sommeil se revêt de notre corps ainsi qu'un beau serpent qui ,..., revêt lentement sa nouvelle et humide parure.... 
 
 
Romain GARY 
Le Grec 
C'est une drôle de question, d'ailleurs, tu fais quoi dans la vie ? Vous l'a-t-on déjà posée ? C'est une question qui vous donne la réelle impression que le seul fait de vivre ne suffit pas. 
 
Marcel PROUST 
A la recherche du temps perdu, Albertine disparue (1925) 
Car il y a dans ce monde où tout s'use, où tout périt, une chose qui tombe en ruine, qui se détruit, encore plus complètement en laissant encore moins de vestiges que la beauté : c'est le chagrin. 
 
Anonyme 
La Vie est mouvement au cœur de l'immobilité du non-vouloir. 
Vouloir, c'est figer l’instant, c'est limiter les possibles. 
 
Ernest PIGNON Ernest 
Tous mes travaux ces dernières années viennent  de la lecture et des poètes. Ce sont les poètes qui ont la vision la plus ample et la plus aiguë du monde. 
 
Robert DESNOS 
 
La liberté ou l'amour _ Page 114, 
Les passantes.L'éternité 
Et s'il faut te suivre jusqu'au bout, je te suivrai ! 
Tu n'es pas la passante, mais celle qui demeure. 
La notion d'éternité est liée à mon amour pour toi. Non, tu n'es pas la passante ni le pilote étrange qui guide l'aventurier à travers le dédale du désir. Tu m'as ouvert le pays même de la passion. Je me perds dans ta pensée plus sûrement que dans un désert. Et encore n'ai-je pas confronté, à l'heure où j'écris ces lignes, ton image en moi à ta « réalité ». Tu n'es pas la passante, mais la perpétuelle amante et que tu le veuilles ou non. Joie douloureuse de la passion révélée par ta rencontre. Je souffre mais ma souffrance m'est chère et si j'ai quelque estime pour moi, c'est pour t'avoir heurtée dans ma course à l'aveugle vers des horizons mobiles. 
 
La liberté ou l'amour _ page 54 
Énigme... libérée 
« Qu'est-ce qui monte plus haut que le soleil et descend plus bas que le feu, qui est plus liquide que le vent et plus dur que le granit ? » 
Sans réfléchir, Jeanne d'arc-en-ciel répond : 
–une bouteille. 
–Et pourquoi ? Demande le sphinx. 
–Parce que je le veux. 
–C'est bien, tu peux passer, Œdipe idée et peau. Elle passe. 
 
La liberté ou l'amour _ Page 54 
La déclaration des droits de l'âme 
« de même qu'en 1789 la monarchie absolue fut renversée, il faut en 1925 abattre la divinité absolue. Il y a quelque chose de plus fort que Dieu. Il faut rédiger la rédaction de la déclaration des droits de l'âme, il faut libérer l'esprit, non pas en le soumettant à la matière, mais en lui soumettant à jamais la matière ! » 
 
La liberté ou l'amour _ Page 58 
La poésie _ Le poète et le comptable. 
Mais le corsaire Sanglot, la chanteuse de music-hall, Louise Lame, les explorateurs polaires et les fous, réunis par inadvertance dans la plaine aride d'un manuscrit, hisseront en vain du haut des mâts blancs les pavillons noirs annonciateurs de peste s'ils n'ont auparavant, fantômes jaillis de la nuit profonde de l'encrier, abandonné les préoccupations chères à celui qui, de cette nuit liquide et parfaite, ne fit jamais autre chose que des taches à ses doigts, taches propres à l'apposition d'empreintes digitales sur les murs ripolinés du rêve et par là capables d'induire en erreur les séraphins ridicules de la déduction logique persuadés que seul un esprit familier des majestueuses ténèbres a pu laisser une trace tangible de sa nature indécise en s'enfuyant à l'approche d'un danger comme le jour ou le réveil, et loin de penser que le travail du comptable et celui du poète laissent finalement les mêmes stigmates sur le papier et que seul l'œil perspicace des aventuriers de la pensée est capable de faire la différence entre les lignes sans mystère du premier et le grimoire prophétique et, peut-être à son insu, divin du second, car les pestes redoutables ne sont que tempêtes de cœurs entrechoqués et il convient de les affronter avec des ambitions individuelles et un esprit dégagé du stupide espoir de transformer en miroir le papier par une écriture magique et efficace. 
 
La liberté ou l'amour _ Page 87. 
L'ennui et l'éternité. 
Corsaire sanglots s'ennuyait ! L'ennui était devenu sa raison de vivre. Il le laissait croître en silence, admirant chaque jour qu'il ait pu encore augmenter. C'était l'Ennui, grande place ensoleillée, bordée de colonnades rectilignes, bien balayée, bien propre, déserte. Une heure immuable avait sonné dans la vie du corsaire et celui-ci comprenait maintenant qu'ennui est synonyme d’Éternité. 
 
La liberté ou l'amour _ Page 94 
L'abandon 
Prends garde, ne soit pas mon ami. J'ai juré de ne plus me laisser prendre à ce terrible PIEGE A LOUP, je ne serai jamais le tiens et si tu consens à tout abandonner pour moi, je ne t'en abandonnerai pas moins un jour. 
Je connais d'ailleurs, pour l'avoir éprouvé, l'abandon. Si tu désires cette hautaine luxure c'est bien, tu peux me suivre. Autrement, je ne demande que ton indifférence, sinon ton hostilité. 
 
Romain GARY 
Les enchanteurs (1973) 
L'amour, tu sais, ce dont il a le plus besoin, c'est l'imagination. Il faut que chacun invente l’autre avec toute son imagination, avec toutes ses forces et qu'il ne cède pas un pouce de terrain à la réalité ; alors là, lorsque les deux imaginations se rencontrent... il n'y a rien de plus beau. 
 
 
René BARJAVEL 
Chaque individu croit qu'il sera heureux demain, s'il est plus riche, plus considéré, plus aimé, s'il change de partenaire sexuel, de voiture, de cravate ou de soutien-gorge. [...] Le bonheur de demain n'existe pas. Le bonheur, c'est tout de suite ou jamais. Ce n'est pas organiser, enrichir, dorer, capitonner la vie, mais savoir la goûter à tout instant. C'est la joie de vivre, quelles que soient l'organisation et les circonstances.  
C'est la joie de boire l'univers par tous ses sens, de goûter, sentir, entendre, le soleil et la pluie, le vent et le sang, l'air dans les poumons, le sein dans la main, l'outil dans le poing, dans l’œil le ciel et la marguerite. Si tu ne sais pas que tu es vivant, tout cela tourne autour de toi sans que tu y goûtes, la vie te traverse sans que tu ne retiennes rien des joies ininterrompues qu'elle t'offre. 
 
Laurence EQUILBEY 
La musique est une clé qui ouvre les portes de l'inexprimable. 
Ndlr : la poésie aussi, la poésie libérée, surréaliste 
 
 
Léo BUSCAGLIA 
« Rire, c'est risquer de passer pour un imbécile, 
Pleurer, c'est risquer de paraître sentimental.  
Tendre la main à l'autre, c'est risquer de s'impliquer,  
Exposer ses sentiments, c'est risquer d'exposer son vrai soi.  
Placer vos idées et vos rêves devant une foule, c'est risquer leur perte.  
Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour,  
Vivre, c'est risquer de mourir,  
Espérer, c'est risquer le désespoir,  
Essayer, c'est risquer l'échec.  
Mais il faut prendre des risques car le plus grand danger dans la vie est de ne rien risquer.  
La personne qui ne risque rien, ne fait rien, n'a rien, n'est rien.  
Il peut éviter la souffrance et le chagrin,  
Mais il ne peut pas apprendre, sentir, changer, grandir ou vivre.  
Enchaîné par sa servitude, c'est un esclave qui a perdu toute liberté.  
Seule une personne qui risque est libérée » 
 
 
Sylvain Tesson 
ndlr : Dieu - la genèse selon Sylvain Tesson 
La panthère des neiges–page 59 
 
En des âges inconcevables, avant le big-bang, reposait une puissance, magnifique et mono-morphe. Son règne pulsait. Autour, le néant. Les hommes avaient rivalisé pour donner un nom à ce signal. C'était Dieu pour les uns, nous contenant en devenir, dans la paume de sa main. Des esprits plus prudents l'avaient appelé « l'être ». Pour d'autres c'était la vibration du OM primordial, une énergie–matière en attente, un point mathématique, une force indifférenciée. Des marins à cheveux blonds sur des îles de marbre, les Grecs, avait appelé « chaos » la pulsation. Une tribu de nomades recuits de soleil, les Hébreux, l'avaient baptisé « verbe », que les Grecs traduisaient par « souffle ». Chacun trouvait un terme pour désigner l'unité. Chacun affûta ses poignards pour zigouiller son contradicteur. Toutes ces propositions signifiaient la même chose : dans l'espace temps ondulait une singularité première. Une explosion la libéra. Alors, L'inétendu s'étendit, l'ineffable connut le décompte, l'immuable s'articula, l'indifférencié prix des visages multiples, l'obscur s'illumina. Ce fut la rupture. Fin de l'unicité ! 
Dans la soupe barbotèrent les données biochimiques. La vie apparut et se distribua à la conquête de la Terre. Le temps s'attaquait à l'espace. Ce fut la complication. Les êtres se ramifièrent, se spécialisèrent, s'éloignèrent les uns des autres, chacun assurant sa perpétuation par la dévoration des autres. L'évolution inventa des formes raffinées de prédation, de reproduction et de déplacement. Traquer, piéger, tuer, se reproduire fut le motif général. La guerre était ouverte, le monde son champ. Le soleil avait déjà pris feu. Il fécondait la tuerie de ses propres photons et il mourrait en s'offrant. La vie était le nom donné au massacre en même temps que le requiem du soleil. Si un dieu était vraiment à l'origine de ce carnaval, il aurait fallu un tribunal de plus haute instance pour le traduire en justice. Avoir doté les créatures d'un système nerveux était la suprême invention dans l'ordre de la perfection. Elle consacrait la douleur comme principe. Si Dieu existait, il se nommait « souffrance ». 
Hier, l'homme apparut, champignon à foyer multiple. Son cortex lui donna une disposition inédite : porter au plus haut degré la capacité de détruire ce qui n'était pas lui-même tout en se lamentant d'en être capable. À la douleur, s'ajoutait la lucidité. L'horreur parfaite. 
Ainsi, chaque être vivant était-il un éclat du vitrail originel. 
 
 
Sylvain Tesson - la panthère des neiges- p 58 
Une citation sur le bouddhisme : « l'une des plus morbides philosophie de la sortie de la souffrance, le bouddhisme, s'était juchée sur la plateau tibétain, au Xe siècle... »  
 
Une conception du monde : page 59 
« En des âges inconcevable, avant le big-bang, reposait une puissance, magnifique et monomorphe. Son règne pulsait. Autour, le néant. Les hommes avaient rivalisé pour donner un nom à ce signal. C'était Dieu pour les uns, nous contenant en devenir, dans la paume de sa main. Des esprits plus prudents l'avaient appelé « l’Être ». Pour d'autres, c'était la vibration du OM primordial, une énergie-matière en attente, un point mathématique, une force indifférenciée. Des marins à cheveux blonds sur des îles de marbre, les Grecs, avaient appelé « chaos » la pulsation. Une tribu de nomades recuits de soleil, les Hébreux, l'avaient baptisé « verbe », que les Grecs traduisaient pas « souffle ». Chacun trouvait un terme pour désigner l'unité. Chacun affûta ses poignards pour zigouiller son contradicteur. Toutes ces propositions signifiaient la même chose : dans l'espace-temps ondulait une singularité première. Une explosion la libéra. Alors, l'inétendu s'étendit, l'ineffable connut le décompte, l'immuable s'articula, l'indifférencié prit des visages multiples, l'obscur s'illumina. Ce fut la rupture. Fin de l'unicité ! » 
...Quel magnifique résumé. Quelle belle vision. 
 
Page 73 
« Nous appelions la pièce d'eau « le lac du Tao ». Des pèlerins y convergeaient chaque été. Ils vénéraient l'idée de l'unité primordiale. Certains se prétendaient adepte du non d'agir. Le Tao était l'inclusion de la précieuse intuition chinoise dans un territoire de foi bouddhique. La première recommandait de ne rien faire, la seconde de ne rien désirer ». 
 
Page 79 sur l'art le mouvement l'obsession artistique 
« Incapable de me fixer une direction unique, hésitant entre l'arrêt et le mouvement, soumis à l'oscillation, j’enviais les yacks, monstres cadenassés dans leur déterminisme et par là-même dotés du contentement d'être ce qu'ils étaient, postés là où ils pouvaient survivre. 
Les génies de l'humanité étaient des hommes qui avaient choisi une voie unique, sans dévier. Hector Berlioz voyait dans l'idée fixe la condition du génie. Il soumettait la qualité d'une œuvre à l'unité du motif. Si l'on voulait passer à la postérité mieux valait ne pas butiner. » 
 
Page 98 sur l'amour. Titre du chapitre « l'amour dans la forêt » 
« J'avais aimé quelqu'un moi aussi. L'amour avait fait son office : tout le reste avait disparu. C'était une fille tiède et blanche qui vivait dans la forêt des Landes. Nous faisions des promenades dans les allées, le soir. ...Elle lisait dans les buissons. Elle comprenait les oiseaux, les insectes. Quand les oyats s'ouvraient, elle disait : « c'est l'oraison de la fleur à son dieu le soleil. »… 
… Un jour à Paris, sur le parvis de Saint-Séverin, un passereau s'était posé sur sa tête et je m'étais demandé si j'étais digne d'une femme que les oiseaux prenaient pour perchoir. Elle était prêtresse, je la suivais. »... 
...Elle était une sœur de Saint-François-d'Assise. Si elle avait cru en Dieu, elle aurait rejoint un ordre de la pauvreté et de la mort, un communisme mystique et nocturne où l'on se serait adressé à Dieu sans les intermédiaires de la cléricature.… 
Je la perdis. Elle ne voulut pas de moi parce que je refusais de me livrer pieds et poings liés à l'amour de la nature... Le rêve s'évanouit et je la vis s'éloigner aussi doucement qu'elle s'était avancée, flanquée de ses bêtes dans la forêt du soir.… Je courais la terre et à chaque fois que je croisais une bête, c'était son visage évanoui qui m'apparaissait. Je la suivais partout. Quand Munier m'avait parlé de la panthère des neiges sur les bords de la Moselle, il ne savait pas qu'il me proposait d'aller la retrouver. 
Si je croisais la bête, mon seul amour apparaîtrait, incorporé à la panthère. J'offrirais chacune de mes rencontres à son souvenir défait » 
 
Sur la naissance du monde - la vision du monde. p100 
« Le nez dans ses cheveux qui sentaient le buis, je la laissais dérouler ses théories. L'homme était apparu il y a quelques millions d'années sur la terre. Il avait débarqué sans invitation, une fois la table dressée, les forêts déployées et les bêtes divagantes. La révolution néolithique, comme toute révolution, avait sonné la terreur. L'homme s'était autoproclamé chef du Politburo du vivant, s'était propulsé au sommet de l'échelle et avait imaginé une flopée de dogmes pour légitimer cette domination. Tous défendaient la même cause : lui-même. 
« L'homme est la gueule de bois de Dieu ! » Disais-je... 
Elle m'avait initié à cette idée que j'avais exposée à Léo sur les dunes tibétaines. Les bêtes, les plantes, les êtres unicellulaires les néocortex sont les fractales du même poème. Elle me parlait de la soupe initiale : il y avait eu, il y a quatre milliard et demi d'années, une matière principielle, barattée dans les eaux. Tout était antérieur aux parties. Du brouet, était sorti quelque chose. Une séparation s'était produite, puis une bifurcation déformée une complexification de chacune. Elle vénérait toute bête comme un éclat du miroir... elle murmurait en contemplant ses tessons : « nous procédons du même. » 
 
 
Page 180 et 181 – la patience et l'Art 
Il suffisait de se considérer victime pour s'épargner l'aveu de l'échec.… Chercher les coupables occupait le temps et économiser l'introspection. 
 
J'avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s'asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille. La patience était la révérence de l'homme à ce qui était donné. 
Quel attribut permettait-t-il de peindre un tableau, de composer une sonate ou un poème ? La patience. Elle procurait toujours sa récompense, pourvoyant dans la même fluctuation le risque de trouver le temps long en même temps que la méthode pour ne pas s'ennuyer. 
Attendre était une prière. Quelque chose venait. Et si rien ne venait, c'était que nous n'avions pas su regarder. » 
 
Page 122–sur les chasseurs 
– quel étrange mouvement de l'âme en arrive-t-on à tirer une balle dans la tête d'un être pareil ? La 
– « l'amour de la nature » est l'argument des chasseurs, dit Munier. 
– Faut-il laisser les chasseurs entrer au musée, dis-je. Par amour de l'art il la serrerait un Vélasquez. Mais par amour de même, étrangement, ils sont peu nombreux à se tirer une balle dans la bouche. 
 
Page 122 et 123. On attendait une ombre, en silence, face au vide. C'était le contraire d'une promesse publicitaire : nous en dirions le froid sans certitude d'un résultat. Au « tout, tout de suite » de l'épilepsie moderne, s'opposait le « sans doute rien, jamais » de l'affût. Ce luxe de passer une journée entière à attendre l'improbable ! 
 
Page 126 
c'était un phénomène psychologique ordinaire : un être vous obsède, il apparaît partout. C'est pourquoi les hommes très épris d'une seule femme aimeront toutes les autres, cherchant à vénérer la même essence dans la diversité des manifestations. Allez expliquer cela l'épouse qui vous pince : « chéri, c'est toi que j'aimais dans chacune ! » 
 
Franklin Delano Roosevelt  
Il est dur d'échouer, mais il est pire de n'avoir jamais tenté de réussir. 
 
Jacques Brel 
"La bêtise, c'est un type qui vit et qui se dit "ça me suffit. Je vis, je vais bien, ça me suffit". Et il ne se botte pas le cul tous les matins en se disant : "Ce n'est pas assez, tu ne sais pas assez de choses, tu ne vois pas assez de choses, tu ne fais pas assez de choses". C'est de la paresse, je crois, la bêtise. Une espèce de graisse autour du cœur qui arrive. Une graisse autour du cerveau." 
 
Edgar MORIN 
« Qu' est-ce-qu'est l'Amour ? C'est l'union de la folie et de la sagesse » 
 
Barbara 
"Je plains ceux qui ne connaissent pas le mal de vivre. Il leur manque quelque chose pour entendre celui qui est en face. Je crois qu'il faut traverser des déserts et je crois même que ceux qui n'en ont jamais traversé sont des infirmes. On ne connaît le mal de vivre que lorsqu'on en connaît la joie." 
 
Miguel de Cervantès 
« Je rends hommage à ceux qui parlent au vent, les fous d'amour, les visionnaires, à ceux qui donneraient vie à un rêve. Aux rejetés, aux exclus. Aux hommes de cœur, à ceux qui persistent à croire aux sentiments purs. À ceux qui sont ridiculisés et jugés.À ceux qui n'ont pas peur de dire ce qu'ils pensent et qui n'abandonnent jamais » 
 
Arthur RIMBAUD 
« C'est faux de dire « je pense » ; on devrait dire « on me pense » ; pardon du jeu de mots. Je est un autre » 
 
« J'ai voulu dire ce que ça dit, littéralement, et dans tous les sens » 
Vaclav HAVEL 
« Avoir l'espoir, ce n'est pas croire que les choses iront bien, c'est surtout penser qu'elles auront un sens ». 
 
BERGSON (l'évolution créatrice _ 1907) 
« Chacun de nous, en jetant un coup d’œil rétrospectif sur son histoire, constatera que sa personnalité d’enfant, quoique indivisible, réunissait en elle des personnes diverses qui pouvaient rester fondues ensemble parce qu’elles étaient à l’état naissant : cette indécision pleine de promesses est même un des plus grands charmes de l’enfance. Mais les personnalités qui s’entre-pénètrent deviennent incompatibles en grandissant, et, comme chacun de nous ne vit qu’une seule vie, force lui est de faire un choix. Nous choisissons en réalité sans cesse, et sans cesse aussi nous abandonnons beaucoup de choses. La route que nous parcourons dans le temps est jonchée des débris de tout ce que nous commencions d’être, de tout ce que nous aurions pu devenir. » 
 
Carl-Gustav JUNG 
« Ce n'est pas en regardant la lumière qu'on devient lumineux, mais en plongeant dans sa propre obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire. » 
 
Hölderlin 
(préface de René Char – Œuvres Rimbaud p 12) 
« Les poètes se révèlent pour la plupart au début ou à la fin d'une ère. C'est par des chants que les peuples quittent le ciel de leur enfance pour entrer dans la vie active, dans le règne de la civilisation. C'est par des chants qu'ils retournent à la vie primitive. 
L'art est la transition de la nature à la civilisation et de la civilisation à la nature ». 
 
Frédéric LENOIR (dans la série TV sur Arte : les chemins du Sacré » 
« La beauté qui s'exprime à travers la danse, la peinture, la musique, les mots permet d'accéder par sa dimension symbolique au mystère du Monde. 
L'expérience du beau est une mise en relation profonde de l'être humain avec la dimension sacrée de l'existence. C'est une expérience spirituelle et physique à la fois qui procure apaisement et émerveillement » 
 
Antoine de Saint-Exupéry - Le Petit Prince 
« Les grandes personnes sont décidément très très bizarres » 
« On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux » p 74 
« C'est une occupation bien jolie. C'est véritablement utile puisque c'est joli » 
 
Saint Augustin 
« Chaque créature chante ce que Dieu est en elle » 
=> ndlr : St Augustin l'entend religieusement mais cela s'entend parfaitement au sens du Dieu qui est en nous) 
 
Sylvain TESSON (dans la série Radio « un été avec Rimbaud ») 
« Savoir où s'établir sur cette terre est la grande question de l'homme . Quand on y a répondu, une part du mystère de l'existence est résolu ». 
 
Bouddha 
"La pensée se manifeste par une parole, la parole se traduit par un acte, l'acte devient une habitude, et l'habitude se solidifie en un caractère. Alors, observe avec soin la pensée et ses méandres, et laisse-la jaillir de l'amour. Né du souci de tous les êtres... De même que l'ombre suit le corps, tel on pense, tel on devient." 
 
Swâmi PRAHNÂMPAD 
« L'Amour consiste à aider l'autre à relâcher ses tensions » 
 
Jacques PREVERT 
« J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant » ….. n'attendons pas 
 
Marcelle SAUVAGEOT - Laissez-moi 
«Et ce qui me fait souffrir, ce n'est pas tant la mort d'un amour mais celle d'un être vraiment vivant que nous avions créé l'un et l'autre...cet être était une union de vous et moi, tels que nous nous voulions l'un et l'autre » p52 
 
« vous savez que la résignation n'est pas le propre de mon être ; j'ai quelquefois l'apparence du renoncement, mais je médite toujours quelque moyen de « tourner » ce renoncement » p54 
 
« ...Mais j'ai mal ; et, quand j'ai mal, je m'éloigne sans retourner la tête.. Ne me demandez pas de vous regarder par-dessus l'épaule et ne m'accompagner pas de loin. Laissez-moi.. » p 66 
 
Alexandre JOLLIEN – film « Presque » 
Il ne s'agit pas d'une citation mais d'un métaphore : Dans le film qu'il a réalisé avec Bernard Campan (« Presque ») : 
A Jollien devant le cercueil d'une femme qui lui est inconnue mais qui réconcilie la famille autour d'elle : celle-ci compare la vie comme un train, un tiret entre deux dates, celle de notre naissance et celle de notre mort. Ce train, que l'on prend un jour pour une destination qu'on ne connaît pas et qui passe par un tas de gares, des gares de joies, de bonheur, de douleurs et d'épreuves en tout genre, des gares où parfois on aurait envie de rester et d'autre de repartir au plus vite. Ce même train dans lequel on fait des rencontres pour continuer le voyage dans le même wagon, ou foutre le passager par la fenêtre à la première occasion... 
 
Légende Sherokee – entendu en mars 2022 dans une méditation 
Une légende Sherokee que j'ai aussi entendue récemment et que j'aime :  
« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit : 
Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous. 
L’un est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’égo. 
L’autre est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. 
Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père : lequel des deux loups gagne ? 
Le vieux Cherokee répondit simplement :  Celui que tu nourris. » 
 
Christiane SINGER – la mort viennoise 
« un peuple de bonnes gens se laisse bonnement parquer dans l'enclave de l'inertie, s'y engouffre à petits coups de haussements d'épaule. Na ja , dit le viennois. _ jamais non, jamais oui. ...laissons aller, laissons vaquer ! Na ja après tout, hein ! Ces lois ou d'autres ! Ces maîtres ou d'autres ! Qu'importe, tant que le saindoux remplit les jarres. … Et le matin où, sur un dénonciation anonyme, on vient arrêter ta voisine _ celle qui chantait en étendant le ligne et qui aidait ta femme à accoucher _ ferme tes volets, c'est plus sûr » P 126 
« Je sens mon corps, qu'il disait, par la souffrance qu'il me fait. J'avais un corps, insensé que je suis et ne le savais pas. ! Ah!Que n'ai je senti chaque parcelle bondir de volupté comme je la sens se révulser, chaque organe exulter comme je le sens qui se convulse. Que n'ai-je senti la caresse des mets glisser dans mon œsophage comme aujourd'hui la brûlure infernale de la soif ! … Que n'ai-je eu doux au ventre comme j'y ai mal ! Que n'ai-je senti partout la titillations de la vie où je sens les crocs de la mort ! » p 184 => voir et sentir la vie 
 
« Vouloir établir, selon les principes inductifs et déductifs de la rigoureuse logique les lois qui régissent les actions humaines équivalait à se demander de combien de rochers fracassés, effrités et pulvérisés s'était constitué le lit des fleuves » p 217 => comprendre la réalité 
 
« En s'acharnant à ensevelir sous des monceaux de gravats le réseau secret et encore inexploré des pulsions, des instincts et des passions, en réprimant férocement chacune de leurs percées, la fureur légiférante des clercs, alliée à la vindicte inquisitoriale, transformait peu à peu irrémédiablement la machine d'état en une machine de guerre contre les hommes »  p 218 => l'état, les lois qui écrasent. 
 
Auguste BLANQUI (pendant la Commune, emprisonné au fort du taureau) 
Extrait de « Les damnés de la Commune »-Tome 3 – (Raphaël Meyssan) P 96 
« Toujours et partout, dans le camps terrestre, le même drame, le même décor, sur la même scène étroite, une humanité bruyante, infatuée de sa grandeur, se croyant l'univers et vivant dans sa prison comme dans une immensité, pour sombrer bientôt avec le globe qui a porté dans le plus profond dédain le fardeau de son orgueil. » 
 
Philippe GUILLEMANT (CNRS) : la réalité 
Article du magazine « Inexploré » N° 52 page 51) 
Le discernement du réel prend naissance dans un bon équilibre entre le mental et l'émotionnel. Le mental utilise la voie de l'analyse et de la logique, alors que l’émotionnel utilise l'intuition.Et le tout constitue la conscience, qui elle-même va influer sur la réalité. 
<<comme le mental fait des raisonnements séquentiels, il est obligé de tout simplifier, alors que l'émotionnel passe par un raisonnement holistique avec une approche par le haut et synthétique, donc vibratoire. Face à une situation complexe avec beaucoup d'informations à évaluer, l'approche du réel par le biais de l'intuition est plus certaine que celle du mental, qui est obligé de sélectionner des paramètres parmi une multitude pour faire un raisonnement. L'appréhension d'une situation complexe ne peut se faire que par l'intuition (au sens du résultat de l’expérience), même si elle ne sait pas l'expliquer. L'approche analytique, très restrictive, peut quant à elle aboutir à des mesures absurdes ». 
 
Jérôme CHANTREAU – Bélhazar 
« L'espace est un luxe mais le vide est un poids » 
 
(à propos des maisons que l'on vend) : «  On vend des souvenirs et l'incrustation de la vie dans les murs, les voix chères qu'on entends longtemps après qu'elles se sont tues. On vend les recoins secrets les alcôves et les angles saillants. Ce qui cogne et ce qui répare....On vend un temple dans lequel on se cachait pour murmurer des prières. Si un jour on veut s'en débarrasser, c'est que l'on est fâché avec ses dieux. » p 74 
 
Victor HUGO – Les travailleurs de la mer 
« La vie est le voyage, l'idée est l'itinéraire. » P 296 
 
Agustina IZQUIERDO – L'amour pur 
 
« à mon avis, les hommes ne veulent pas comprendre qu'ils aiment quand ils tombent amoureux. J'ai vu mourir mon père. Les hommes vont mourant comme des petits garçons qui gémissent dans leurs manies. Comme des petits garçons qui réclament toujours plus une mère qu'une femme, et qui terminent leurs jours en pleurnichant dans l'effroi devant la souffrance et dans l'épouvante devant la disparition » p124 
 
« à la vérité, son bonheur ne venait pas de ce qu'elle voyait, ni de l'odeur de fenouil et de pêches qui embaumaient ; il ne résultat de la quasi-réclusion où elle avait été tenue, depuis l'âge de seize ans, au service de la Señora Doña Ester ; il tenait au fait de vivre tout cela aux côtés du Père, d'être bercée par sa parole grave et bavarde, de partager sa promenade » p150 
 
L'absolu et l'impalpable... 
« Ce n'était qu'au moment où elle était dans les bras du Père Ferran et qu'elle fermait complètement les yeux qu'elle sentait quelque chose de l'autre monde l'envelopper et presque la présence de dieu survenir. 
Dans l'obscurité, les femmes et les hommes déposaient leurs poses entre les mains de l'invisible. Dans la lumière les femmes et les hommes n'étaient plus que beaux, querelleurs, raides, fascinants, distincts, brutaux, fermés, sexués, insensibles et cruels à force de regard et à proportion de bleu indigo. 
La part la plus fière des humains n'est pas la plus humaine. Elle n'est ni l'esprit, ni l'intelligence qu'il déploie, ni les sciences qu'il permet, ni les techniques qui en résultent, ni le langage ou les hommes segmentent l'immense masse indivise et disloquent, hiérarchisent, corrompent le monde et assujettissent leurs semblables. Elle est la part d'ombre ; elle est le flanc obscur que dresse la vague ample, impersonnelle, imprécise, continue qui fut à leur source et à laquelle ils appartiennent comme le poisson ne se dissocie pas de la mer, comme l'oiseau appartient à l'air, comme la feuille sourd de l'arbre. Elle est la part que maudit la lumière. La part moins perverse que ce que les yeux voient et qu'ils font reculer dans l'espace ou bien qu'ils mettent à distance sous la forme d'une proie. L'ombre de la vie que les consciences fuit en cherchant à la rendre distincte, c'est-à-dire visible, c'est-à-dire dicible, c'est-à-dire personnelle, c'est-à-dire argumentable, c'est-à-dire symbolique, c'est-à-dire vénale. » p162 
 
 
« Il ne peut y avoir d'innocence dans un monde où un homme vit. La concupiscence est le plus sûr chemin vers la solitude. » p 164 
 
Pythagore  
 
« tant que les hommes ne respecteront pas les animaux et les règnes inférieurs, ils ne connaîtront ni la joie ni l’amour. » 
 
 
 
Sylvain TESSON – Dans les forêts de Sibérie 
 
« La fuite est le nom que les gens ensablés dans les fondrières de l'habitude donnent à l'élan vital » p 48 
 
« La solitude est une patrie peuplée du souvenir des autres. Y penser console de l'absence. Les miens sont là, dans un repli de mémoire. Je les vois. Les orthodoxes croient à la présence de l'Être, descendu dans l'image. L'essence de Dieu se coule dans la matière des icônes, s'incarne dans la peinture et les reflets de l'huile.» P51 
 
« Dans le monde que j'ai quitté, la présence des autres exerce un contrôle sur les actes. Elle maintient dans la discipline. En ville, sans le regard de nos voisins, nous nous comporterions moins élégamment » p 100 
 
«  L'ennui ne me fait aucune peur. Il y a une morsure plus douloureuse : Le chagrin de ne pas partager avec un être aimé la beauté des moments vécus » p101 
 
« Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu'un à qui l'expliquer » p146 
 
« Il faudrait nous enlever un petit bout de néocortex à la naissance. Pour nous ôter le désir de détruire le monde. L'homme est un enfant capricieux qui croit que la terre est sa chambre, les bêtes ses jouets, les arbres ses hochets ». P172 
 
 en parlant du Christ. «  J'aime cet homme qui pardonnait aux femmes adultères, marchait sur les routes la bouche pleine de paraboles pessimistes, conspuait les bourgeois et s'en fut se suicider au sommet d'une colline où il savait que l'attendait la mort. » Page 192 
 
« Aimer c'est reconnaître la valeur de ce qu'on ne pourra jamais connaître. Et non pas célébrer son propre reflet dans le visage d'un semblable. P200 
 
« la contemplation, c'est le mot que les gens malins donnent à la paresse pour la justifier aux yeux des sourcilleux qui veillent à ce que chacun trouve sa place dans la société active » p232 
 
«Lire compulsivement affranchit du souci de cheminer dans la forêt de la méditation à la recherche des clairières. Volume après volume, on se contente de reconnaître la formulation des pensées dont on mûrissait l'intuition. La lecture se réduit à la découverte de l'expression d'idées qui flottaient en soi... » p 248 
 
Christiane SINGER- Rastenberg 
 
«Quel autre langage nous reste-t-il, mon Dieu, pour Te dire le désir que nous avons de Toi, sinon la brûlure de nos entrailles, leur chant rauque ? Tu n'as pas méprisé nos ventres pour en faire surgir la vie ! Tu as célébré en moi l'amour à travers les hommes qui m'ont aimée _ et moi j.ai célébré Ta gloire à travers eux...Je te dis que le sceaux de ta pénétration est gravé au plus profond de ma féminité, marque indélébile autour de laquelle ma chair va pourrir et retourner à la terre, mais le sigle restera. Délétère. Sans support de matière. Mémoire de l'alliance des femmes et de Dieu au-delà de tout les désastres de la vie.»  p157/158 
 
«Il ne faut pas avoir peur de Te dire les choses comme elles sont. Les prières sages Te déplaisent, les prières rapportées, apprises, recopiées, qui puent la culpabilité ne T'atteignent pas. Moi je Te dis les choses que je ne peux dire qu'à Toi et qui resteront entre nous. p158 
 
« Ceux qui n'ont pas aimé comme fous sont comptés pour morts ici » p131 
 
« Sans cesse l'immuable et l’éphémère se frôlent » p163 
 
« Et je sais grâce à toi qu'il n'y a rien à craindre puisque tout est et à la fois n'est pas » p163 
 
« Sachant désormais que le monde que j'habite est le monde qui m'habite, je veille à la coloration de mes pensées comme à la prunelle de mes yeux. Et que faire de mieux en réalité que de m'appliquer à voir Dieu partout » p153 
Comment ne pas rapprocher cette dernière phrase de « Make it a habit to ask the divine for everything » Mère Meera 
Et la précédente de toute la philosophie bouddhiste s'obstinant à démontrer que seule la réalité de l'esprit existe et qu'aucune réalité absolue et extérieure ne prévaut. Modifier son esprit et sa façon de percevoir, c'est modifier toute la réalité... 
 
« Et si la grande affaire de la vie ne consistait qu'à laisser chaque jour grandir le soupçon : ce que je défends, ce que je vois et ce que je crois n'est pas le Réel ? Si la grande affaire était de reconnaître que les Dieux auxquels je sacrifie sont des ombres et le priorités que je pose des fantasmagories ? Et que loin derrière les représentations et les croyances de mon époque s'esquissent les rives de l'Univers créé ? » p152 
George BRASSENS aussi l'avait bien pressenti « mourir pour des idées, d'accord mais de mort lente »... Tout est éphémère 
 
Voltaire – Lettre à Rousseau – 30 août 1755 
« Avouez que Pétrarque et Boccace ne firent pas naître les troubles de l'Italie ; avouez que le badinage de Marot n'a pas produit la saint Barthélémy et que la tragédie du Cid ne causa pas les troubles de la Fronde. Les grands crimes n'ont guère été commis que par de célèbres ignorants. Ce qui fait et fera toujours de ce monde une vallée de larmes, c'est l’insatiable cupidité et l’indomptable orgueil des hommes, depuis Thamas Kouli-Kan qui ne savait pas lire, jusqu'à un commis de la douane qui ne sait que chiffrer » 
 
Edouard LOUIS 
En finir avec Eddy Bellegueule 
« De mon enfance, je n'ai aucun souvenir heureux. Je ne veux pas dire jamais, durant ces années, je n'ai éprouvé de sentiment de bonheur ou de joie. Simplement la souffrance est totalitaire : tout ce qui n'entre pas dans son système, elle le fait disparaître ». 
 
 
Romain GARY (Emile AJAR) 
La vie devant soi  
« Les gens tiennent à la vie plus qu'à n'importe quoi, c'est même marrant quand on pense à toutes les belles choses qu'il y a dans le monde » 
 
« Mais je tiens tellement à être heureux, je préfère encore la vie » p 90 (folio) 
 
« Monsieur Hamil m'avait souvent dit que le temps vient lentement du désert avec ses caravanes de chameaux et qu'il n'était pas pressé car il transportait l'éternité » p 158 (folio) 
 
Christiane SINGER - Rastenberg 
 
« Ceux qui n'ont pas aimé comme fous sont comptés pour morts ici » 
 
Christiane SINGER - N'oublie pas les chevaux écumants du passé  
 
Tout conspire à nous mettre en présence d'objets que nous pouvons tenir pour invariables...(Bergson – la pensée et le mouvant) p26.  
 
« A force de traiter les œuvres d'art comme de la matière et non comme des visions hissées jusqu'à la visibilité, on perd la trace de l'essentiel : le lieu où la vision a germé, a surgi, s'est déployée » p27 
 
«  il faut répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. Nous avons été invités à jouer au jeu des dieux, à créer du frémissement, de l'ample, du vibrant - et non à visser l'écrou de la coercition sociale et des soi-disants impératifs économiques. » p29 
 
« Notre inertie rend probable que le probable ait lieu – mais il n'est pas pour autant improbable que ce soit l'improbable qui surgisse. » p29 
 
« n'oublie pas les chevaux écumants du passé... leur message n'a pas de mots, pas de contenu, il ne se formule pas, n'a jamais été envoyé ni reçu, ni gravé sur un fronton. C'est un frémissement amoureux » p31 
« Or ce présent situé entre un no past et un no future et qui se laisserait décrocher du train de marchandises n'existe pas...Cette attitude engendre une mentalité de braqueur. Elle incite à s'installer sans dire merci entre les murs et dans le meubles des générations précédentes et à y mettre le feu avant de partir... » p43 
 
« Pour que cesse cette oscillation en bon cœur et férocité, entre accueil et rejet, un apprentissage difficile est nécessaire. Il consiste à s'exposer à l'inconfort de l'inconnu. Le plus grand défi est d'oser se présenter devant l'autre dans un non-savoir radical, dans le risque assumé de devoir un peu changer...S'il n'y a pas un changement, aussi ténu soit-il en apparence, un glissement délicat, il n'y a pas eu rencontre». p77 
 
« une conviction m'est acquise : toute forme de rejet de l'autre, de racisme et de xénophobie a toujours la même origine : une crasse ignorance et une atrophie de la fonction d'imagination. La curiosité intellectuelle, sensuelle et vivante este le seule puissant anticorps. » p80 
 
« Si tu penses comme moi, tu es mon frère. Si tu ne penses pas comme moi, tu es deux fois mon frère car tu m'ouvres un autre monde » Hampaté Bâ (écrivain et ethnologue malien) cité par Christiane Singer p85 
 
« L'unique tare qui puisse affliger un groupe humain et l'empêcher de réaliser pleinement sa nature, c'est d'être seul trop longtemps ». Claude Lévi-Strauss cité par Christiane Singer p86 
 
« Ce que nous prenons pour la réalité est une construction parfaitement artificielle, une cage aux barreaux invisibles. La réalité réelle, la vraie vie, avec ses saveurs, ses odeurs, ses fulgurances, respire derrière cette structure » p115 
 
« Il n'est de fidélité au passé que dans l'avenir, que dans cet élan vers l'avant ! Dès que l'on s'arrête dans un lieu, c'est déjà un casus belli qui s'annonce : il va falloir le préserver, le défendre. Ainsi, le tombeau du Christ : des générations entières ont cru qu'Il était là, dans ce tombeau et qu'il fallait Le défendre ! Or le tombeau du Christ n'est nulle part ailleurs que dans nos cœurs de pierre. » p118 
 
« Ne mets pas ton espérance dans un lieu, dans une personne. Mets-la dans l'invisible » p 120 
 
« le secret du monde, c'est le nœud. Tout est relié à tout, mais comment ? Tu ne sauras jamais ce qui est au bout du fil que tu tires. A chaque instant le secret reste entier » p 122 
 
« ...après la cinquantaine, la vie bascule autour de son axe comme le veut la loi des saisons et que l'homme extérieur cède le pas à l'homme intérieur, alors le mûrissement dévoile ses richesses » p 128 (maturité, âge) 
 
« savoir qu'une qualité dont j'étais dépositaire ne se perdra pas est devenu une source de joie inépuisable » p 132- (transmission, ce qui reste, ce qu'on laisse) 
 
« dans la jeunesse, l'âme n'est pas jeune. Elle est percluse de rhumatisme des modes, plie sous les idéologies, les normes en vigueur. L'Alzheimer juvénile la ronge : l'oubli de tout ce que l'enfant savait encore sur le sens profond des choses... » p 135 
 
« quand l'obligation de faire un avec sa génération n'est plus une question de survie, on peut enfin écarter les œillères, laisser venir la clarté... » p 136 (maturité, âge) 
 
« comme toute polarité, celle de la naissance et de la mort permet à l'espace situé entre les pôles de vibrer intensément » p 142 (vie) 
 
René CHAR cité par Christiane Singer p141 
« Nombreuses fois 
Nombre de fois 
L'homme s'endort 
Son corps l'éveille 
Puis une fois 
Rien qu'une fois 
L'homme s'endort 
Et perd son corps... » (mort, vie) 
 
Rabbi NAHMAN « vous ne savez pas à quel point vous ne savez pas ce que vous ne savez pas »  
 
Maurice GENEVOIX 
Ceux de 14 - Les Eparges 
« Encore un soir, après un jour honnêtement vécu. Puisque j'ai été, tout ce jour, celui que j'ai résolu d'être... puisque personne, parmi ceux qui m'entourent, ne songe à moi, ce soir, pour m'en vouloir d'un mal que je lui aurais fait... » 
Ceux de 14 -Nuits de guerre 
« bon ! Dit Pannechon, v'là aut'e chose à présent. J'suis gelé, j'ai mal partout : j'ai envie d'me laisser crever... La vérité, mon lieutenant, j'vous jure. C'est trop d'maux pour les mêmes, aussi ! Quante c'est pus les balles, c'est la boue, c'est la flotte, c'est l'manque de dormir ou d'manger, toujours du mal : ça fatigue à force, vous savez . Moi j'suis au bout, j'ai pus d'courage. » 
 
Baruch SPINOZA 
Seule une ambition criminelle a pu faire que la religion consistât moins à obéir aux enseignements de l'esprit-saint qu'à défendre des inventions humaines, bien plus, qu'elle s'employât à répandre parmi les hommes, non pas l'amour, mais la lutte et la haine la plus cruelle sous un déguisement de zèle divin et de ferveur ardente. 
 
 
Baruch SPINOZA 
« ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre »  
 
 
Friedrich Wilhelm Nietzsche  
Seul ce qui est personnel est éternellement irréfutable. 
 
Michel ONFRAY 
Nous naissons tous philosophes, certains le demeurent. 
 
Fabrice MIDAL 
« Petite philosophie des mandalas » – page 44 
L’étymologie du terme tantra renvoie au sens de continuité, la racine tan signifiant « étendre ». Le tantra perçoit la continuité entre les niveaux du microcosme et du macrocosme, de l'individu et de l'univers. Il cherche à ne rien rejeter comme étant contraire à la voie _ et à inclure tous les comportements et toutes les émotions... 
 
Khalil GIBRAN 
« Le Prophète » 
Vos enfants ne sont pas vos enfants. 
Ils sont fils et filles du désir de Vie en lui-même. 
Ils viennent par vous mais non de vous, 
Et bien qu'ils soient avec vous, ce n'est pas à vous qu'ils appartiennent... 
...Vous pouvez vous efforcer de leur ressembler, mais n'essayez pas qu'ils vous ressemblent.  
 
Epictète 
« le manuel » 
Toute chose a deux poignées : l'une permet de la porter, l'autre non. Si ton frère te fait du tort , ne prends pas cela en te disant qu'il te fait du tort (c'est le côté impossible à porter), dis-toi plutôt que c'est ton frère, ton compagnon, tu prendras ainsi la chose du côté où l'on peut la porter. 
 
Epictète 
« le manuel » 
Un tel se lave vite : ne dis pas qu'il se lave mal, mais qu'il se lave vite. Si un autre boit beaucoup de vin, ne le traite pas d'ivrogne, dis simplement qu'il boit beaucoup. En effet, qu'en sais-tu, avant d'avoir pesé leurs raisons ? De cette façon, tu éviteras, devant ce que tu te représentes d'un objet, de lui donner une autre représentation. 
 
Epictète 
« le manuel » 
Si, dans une assemblée de profanes, la conversation tombe sur un principe philosophique, d'une manière générale, abstiens-toi d'intervenir : tu risquerais fort de recracher des bribes de savoir mal digéré. Si un jour on te dit que tu ne sais rien, et que tu n'en es pas mortifié, sache que tu es en bonne voie. Ce n'est pas en lui mettant l'herbe sous le nez que les moutons montrent au berger qu'ils ont bien mangé ; c'est à leur laine et à leur lait qu'on s'en aperçoit, après qu'ils ont digéré la nourriture ; eh bien, fais de même : ne va pas mettre sous le nez des profanes les principes de la philosophie, fais-leur en voir les effets quand tu les as digérés. 
 
Primo LEVI 
« si c’est un homme » 
P95 - On s'accorde en effet à reconnaître qu'un pays est d'autant plus évolué que les lois qui empêchent le misérable d'être trop misérable et le puissant trop puissant y sont plus sages et plus efficaces. 
 
Primo LEVI 
« si c’est un homme » 
P96 - Le plus simple est de succomber : il suffit d'exécuter tous les ordres qu'on reçoit, de ne manger que sa ration et de respecter la discipline au travail et au camp. L'expérience prouve qu'à ce rythme on résiste rarement plus de trois mois. Tous les « musulmans » qui finissent à la chambre à gaz ont la même histoire, ou plutôt ils n'ont pas d'histoire du tout : ils ont suivi la pente jusqu'au bout, naturellement, comme le ruisseau va à la mer... 
 
Primo LEVI 
« si c’est un homme » 
p150 - ...Dans ces conditions, quelqu'un de moins rompu que nous aux choses du lager pourrait être tenté d'espérer survivre et de penser à la liberté. Nous non ; nous, nous savons comment les choses se passent ici ; tout cela est un don du destin, et à ce titre il faut en jouir tout de suite et le plus intensément possible; mais demain c'est l'incertitude... 
 
Arnaud DESJARDINS 
« La voie du cœur » p131 - «...Le chemin qui vous est proposé n'exige pas de se mutiler, de se torturer et de faire des sacrifices déchirants. Il vous demande au contraire de vous ouvrir, d'admettre, de reconnaître de plus en plus... » 
 
 
Swâmiji cité par Arnaud DESJARDINS – « La voie du cœur » p129 
« le sage n'agit que pour lui, ne fait rien que pour lui et ne s'intéresse qu'à lui, mais TOUT EST LUI, il n'y a plus de séparation, rien ne lui est étranger, tout fait partie de son monde, tout » 
p 88 - «  Dès que vous reconnaissez en vous un élément d'émotion, doutez de votre conviction que vous êtes justifiés.Tout ce que je sais c'est que j'ai une émotion ; l'émotion m'aveuglant, cela ne peut pas être la vraie vision qui m'inspire, cela ne peut pas être l'intelligence du cœur... » 
Jésus cité par Arnaud DESJARDINS –« La voie du cœur » p178 
« l'homme n'est pas fait pour le sabbat, c’est le sabbat qui est fait pour l'homme. Cela ne doit pas être oublié. La loi, même considérée comme un loi divine, n'est pas faite pour asservir les hommes mais pour aider les hommes à se libérer. » 
 
p54 - « ...un matérialiste vit dans un climat de « non » ». Un être spirituel vit dans un climat de « oui » et l'être qui se prétend spirituel tout en vivant dans un climat de « non » vit dans un matérialisme spirituel qui ne le conduira jamais au but....l'attitude positive : ce qui EST 
 
Myriam BEAUGENDRE – « Prendre soin de l'âme » p 169 
« Le soin de nos névroses apparaît ainsi comme la clé qui nous ouvre à notre nature véritable. La libération des traumatismes et des souffrances enkystés s'accompagne d'une joie profonde et nous fait entrer dans un nouveau mode d'être » 
 
Hubert REEVES cité par Myriam BEAUGENDRE – « Prendre soin de l'âme » p 170 
« On nous a enseigné que nous sommes le chef-d’œuvre de la Création, le but de l'évolution mais tout cela est faux, nous sommes une espèce parmi des millions d'espèces, et les espèces qui ne vivent pas en harmonie avec la nature disparaissent. La nature ne fait pas de cadeaux ! Au palmarès d'harmonie avec la nature, nous sommes en bas de l'échelle. Nous sommes l'espèce la plus saccageuse qui ait existé, qui continue à éliminer régulièrement des quantités d'espèces vivantes. Si nous n'arrivons pas vivre en harmonie avec la nature, nous disparaîtrons... » 
 
 
Jacques BREL  
« Un artiste, c'est quelqu'un qui a mal aux autres. J'aime bien les gens qui ont mal aux autres... » 
 
«  L'homme est foncièrement un nomade, l'homme n'est pas un sédentaire ... il est fait pour se promener, pour aller voir de l'autre côté de la colline, je parle de l'homme, du mâle... et je crois que par essence que la femme l'arrête, alors l'homme s'arrête près d'une femme... et puis la femme a envie qu'on lui ponde un œuf, toujours, toutes les femmes du monde ont envie qu'on leur ponde un œuf, et je comprends ça... et puis on pond l’œuf, l'homme il est gentil, il calcule infiniment moins que la femme.. je dis pas que la femme est méchante, je dis que l'homme est con, c'est ça que je pense... et l'homme il reste près de cet œuf... et alors il faut de la paille en dessous, alors on met de la paille... et puis un jour il pleut, alors il fait un toit.. et après il y a des courants d'air, alors il bâtit des murs, et après il reste là. 
Mais l'homme est un nomade et toute sa vie il rêve de foutre le camp, il rêve d'aventure, et les hommes sont malheureux dans la mesure où ils n'assument pas les rêves qu'ils font. Alors que la femme a un rêve, c'est de... garder le gars !! C'est pas méchant, c'est un ennemi, un merveilleux ennemi. » 
 
« Il n'y a pas de gens méchants. Il y a des gens qui ont peur et qui n'assument pas leur peur » 
 
Albert CAMUS (la chute -p 49) : « l'esclavage, ah ! Mais non, nous sommes contre ! Quoiqu'on soit contraint de l'installer chez soi, ou dans les usines, bon, c'est dans l'ordre des choses, mais s'en vanter, c'est le comble. 
Je sais bien qu'on ne peut se passer de dominer ou d'être servi. Chaque homme a besoin d'esclaves comme d'air pur. Commander , c'est respirer, vous êtes bien de cet avis ? 
 
Albert CAMUS (la chute -p 50) : « ...notre vieille Europe philosophe enfin de la bonne façon. Nous ne disons plus, comme aux temps naïfs : « Je pense ainsi. Quelles sont vos objections ? » Nous sommes devenus lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué « telle est la vérité, disons-nous. Vous pouvez toujours la discuter, ça ne nous intéresse pas. Mais dans quelques années, il y aura la police, qui vous montrera que j'ai raison.»  
 
Albert CAMUS (la chute -p 54) : « Au fond rien ne comptait. Guerre, suicide, amour, misère, j'y prêtais attention, bien sûr, quand les circonstances m'y forçaient, mais d'une manière courtoise et superficielle. Parfois, je faisais mine de me passionner pour une cause étrangère à ma vie la plus quotidienne. Dans le fond pourtant, je n'y participais pas, sauf, bien sûr, quand ma liberté était contrariée. Comment vous dire ? Ça glissait. Oui, tout glissait sur moi » 
 
Romain GARY (la promesse de l'aube) : je n'ai jamais imaginé qu'on pût être à ce point hanté par une voix, par un cou, par des épaules, par des mains. Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vire que je n'ai jamais su où aller depuis. 
 
Philippe BESSON (Arrête avec tes mensonges) : je me demande si la froideur des pères fait l'extrême sensibilité des fils ; réponse : oui, dans l'émission « la grande librairie ». 
 
 
Sylvain TESSON (Sur les chemins noirs- p 116) 
Il était difficile de faire soi-même un monastère mais une fois soulevée la trappe de la crypte intérieure, le séjour était fort vivable. 
 
Sylvain TESSON (Sur les chemins noirs- p 118) 
Le passé m'oblige, le présent me guérit, je me fous de l'avenir. 
 
Sylvain TESSON (Sur les chemins noirs- p 141) 
On devrait toujours répondre à l'invitation des cartes, croire à leur promesse, traverser le pays et se tenir quelques minutes au bout du territoire pour clore les mauvais chapitres. 
 
Sylvain TESSON (Sur les chemins noirs- p 142) 
Une seule chose était acquise, on pouvait encore partir droit devant soi et battre la nature. Il y avait encore des vallons où s’engouffrer le jour sans personne pour indiquer la direction à prendre, et on pouvait couronner ces heures de plein vent par des nuits de replis grandioses. 
 
Le combat selon Mahatma GANDHI (citation discutée car reconstituée...) 
D'abord ils vous méprisent 
Puis ils se moquent de vous 
Ensuite ils vous combattent 
Puis vous gagnez.... 
 
L'habitude nous apprend à avaler le venin de la servitude sans le trouver amer. Etienne de la BOETIE 
 
Les hommes se croient libres parce qu'ils sont conscients de leurs désirs mais ignorants des causes qui les déterminent . SPINOZA 
 
Qui pourrait « transporter des montagnes » et transformer le monde s'il n'a pas accès à ses ressources intérieures et à son élan vital ? Qui peut « devenir source » s'il est divisé par les culpabilités, la bonne ou la mauvaise conscience, l'angoisse existentielle, la peur de faire mal, de ne pas correspondre à « la Loi » ou à une image idéale, et d'être puni . 
Thomas D'ANSEMBOURG 
 
Je ne crois pas en Dieu, je le sais . Carl-Gustav JUNG 
 
Les spiritualités dualistes n'ont pas d'avenir : la dualité entrave le processus spirituel qui tend vers l'unité. Thomas D'ANSEMBOURG 
 
La démarche empathique demande deux qualités peu fréquentes, même chez les personnes les mieux intentionnées : l'humilité d'accepter qu'elles ne savent pas ce qui est juste pour l'autre ; et la confiance que l'autre dispose de toutes les ressources intérieures pour trouver par lui-même ce qui est juste pour lui. Thomas D'ANSEMBOURG 
 
 
Là où tout ne commence pas par soi-même, il est impossible d'avancer. 
Commencer par soi-même pour aller vers les autres : une nécessité certes et pas une finalité, sans quoi je plonge dans l'Ego complet. Eric :-) 
 
Invictus 
(poème de William Ernest HENLEY qui a joué un rôle décisif dans la vie de Nelson Mandela durant sa période d'incarcération à Robben Island) 
 
Out of the night that covers me, 
Black as the pit from pole to pole, 
I thank whatever gods may be 
For my unconquerable soul. 
 
In the fell clutch of circumstance 
I have not winced nor cried aloud 
Under the bludgeonings of chance 
My head is bloody, but unbowed. 
 
Beyond this place of wrath and tears 
Looms but the Horror of the shade, 
And yet the menace of the years 
Finds and shall find me unafraid. 
 
It matters not how strait the gate, 
How charged with punishments the scroll, 
I am the master of my fate : 
I am the captain of my soul  
 
Dans les ténèbres qui m’enserrent, 
Noires comme un puits où l’on se noie, 
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient, 
Pour mon âme invincible et fière, 
 
Dans de cruelles circonstances, 
Je n’ai ni gémi ni pleuré, 
Meurtri par cette existence, 
Je suis debout bien que blessé, 
 
En ce lieu de colère et de pleurs, 
Se profile l’ombre de la mort, 
Et je ne sais ce que me réserve le sort, 
Mais je suis et je resterai sans peur, 
 
Aussi étroit soit le chemin, 
Nombreux les châtiments infâmes, 
Je suis le maître de mon destin, 
Je suis le capitaine de mon âme 
 
 
Alexandre JOLLIEN « Petit traité de l'abandon » 
 
« ce n'est pas compliqué» 
« par réalité et par perfection, j'entends la même chose » 
« La réalité ne se commente pas, ne se compare pas ». Elle est. Hors des idéaux, hors des « si j'avais, si j'étais... » 
« Juger la réalité, c'est vouloir occuper le trône de Dieu...et la place est déjà prise ! » 
« ce qui ne me manque pas devient un manque dès lors que je me compare à l'autre ; demande à un aveugle si des ailes lui manquent » 
 
« Le bonheur ne vaut que s'il est partagé » Oscar  WILDE 
 
« Il ne sert à rien d'éprouver les plus beaux sentiments si l'on n'est pas capable de les exprimer » Stefan SZEIG  
 
« Un jour, je te décevrai et ce jour là, j'aurai besoin de toi » Robert DESNOS 
 
« C 'est marrant, on se trouve toutes les bonnes raisons de s'interdire d'aimer, par peur de souffrir, d'être abandonné un jour. Et pourtant, qu'est-ce qu'on aime la vie, alors qu'on sait qu'elle vous quittera un jour » Marc LEVY - « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites »  
 
« Cet étrange sentiment de satisfaction intérieure qui apparaît toujours, même chez les intimes, lorsqu'un malheur soudain accable le prochain, sentiment auquel chaque homme, sans exception, est sujet, indépendamment du plus sincère sentiment de pitié et de compassion » Fédor Mikhaïlovitch DOSTOÏEVSKI 
 
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux.» Marcel PROUST 
 
« Notre culture a peur du vide, car elle ignore _ ou veut ignorer_ que la plénitude y tient son audience. » Thomas D'ANSEMBOURG 
 
 
"Voyons seulement la notion du temps : dans aucune de nos démarches nous n'en ferons l'économie. Prenons-nous régulièrement soin d'être en paix avec le temps ?, de l'apprivoiser en lui parlant comme on parle à un amoureux pour nourrir le lien : " tu es mon compagnon de vie, je sais que je ne ferai rien sans toi, que tu es l'ingrédient de base de tous mes projets et donc, Cher Temps, je t'accueille, te consulte, te respecte et te chéris en toutes circonstances et m'assure que tu soutiens mes élans, mes choix et mes entreprises" ? 
Ou traitons-nous le temps comme un ennemi : " tu es manquant, insuffisant, trop court ou trop rapide, tu m'empêches de vivre et de faire ce que je veux, tu me ronges, tu m'uses, tu m'étouffes." 
Est-il nécessaire de fournir des fournir des témoignages pour attester que ceux qui, dans leurs moments de recul ou d'intériorité, renouent régulièrement leur amitié avec le temps sont des citoyens non seulement plus paisibles et plus inspirés, mais des êtes dont la présence est pacifiante et inspirante ? 
Thomas D'ANSEMBOURG 
 
 
Et une citation, dans le même bouquin, relative à l'argent : 
 
 
« En réalité, la monnaie fascine parce qu'elle est une promesse de vie future, et souvent de vie intense, susceptible d'aider à faire face au sentiment dépressif. Mais le paradoxe le plus fréquent, c'est que cette lutte pour une promesse d'avenir se paie du sacrifice du temps présent » 
Patrick VIVERET 
 
 
 
Les essais de MONTAIGNE: 
« Le savoir mourir nous affranchit de toute suggestion et contraintes » 
 
« Il est incertain où nous attend la mort, attendons la partout » 
« Qui a appris à mourir, a désappris à être un esclave » 
 
« La préméditation de la mort est la préméditation de la liberté » 
 
« De quelle façon a choisi de mourir Socrate : il a refusé la clémence des juges... » 
 
Jules RENARD « Il est plus difficile d'être un honnête homme pendant 8 jours que d'être un héros un quart d'heure » 
 
 
« Nous étions endormis ou assoupis par le ronron du prévisible et de l'habituel. En réalité nous étions absents à nous-même et à la vie. Et nous voilà arrachés à cette rassurante et prévisible monotonie. 
De telles expériences sont plus ou moins communes dans nos existences. Mais nous risquons de ne pas leur prêter attention. Elles nécessitent d'avoir laissé de la place à sa vulnérabilité, de l'espace pour sa réceptivité. Elles ne surviennent pas si on a tout verrouillé, tout cadenassé, derrière des possessions, des préoccupations, des obligations, des actions. Ou pire, si on est tout empli de ruminations » Christophe ANDRE – « Les états d'âme » 
 
Eric BARET (Les crocodiles ne pensent pas) 
Il y a au départ cette intuition profonde du silence. 
Cette intuition est non duelle. 
Lorsqu'elle s’actualise, elle s'exprime dans la dualité, c'est à dire corporellement et mentalement. 
Le tantrisme est l'actualisation de cette intuition du silence dans l'espace temps. 
 
 
Le corps est un temple sacré qui a besoin d'être aimé avec passion, douceur, tendresse. Si vous pouvez dire que vous aimez votre corps éperdument, alors vous pouvez être vrais quand vous dites : « Aimez votre prochain comme vous-même. ». Car aimer son corps c'est aimer la Terre. Détruire son corps, c'est détruire la terre. Rendre son corps beau, c'est embellir la Terre. 
Don MARCELLINO, guérisseur amérindien. 1 
 
Un système de valeurs morales construit sur la base du confort et du bonheur individuels est tout juste suffisant pour un troupeau de bétail. Albert EINSTEIN 
 
J'ai fait pas mal de calculs. Ils confirment l'opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne reste plus qu'une chose à faire : la réaliser. Pierre-Georges LATECOERE. (Fondateur de la poste aérienne transcontinentale)2  
 
Il y a crise lorsque l'ancien n'arrive pas à mourir et que le nouveau ne parvient pas à naître. Antonio GRAMSCHI 
 
Ne doutez pas qu'un petit groupe de citoyens engagés et réfléchis puisse changer le monde. En réalité c'est toujours ce qui s'est passé. Margaret MEAD 2 
 
Une civilisation non généralisable mondialement est mondialement inacceptable. 
René DUMONT 2 
 
Arnaud DESJARDINS 
« La voie du cœur » p 77/78 : Une des paroles les plus intéressantes du Christ à cet égard, c'est d'avoir affirmé nettement que. L'homme n'est pas fait pour le Sabbat, c'est le Sabbat qui est fait pour l'homme. Le Sabbat, vous le savez, c'est le repos du septième jour pendant lequel un juif pieux ne doit accomplir aucun travail. Et le Christ s'est permis d'accomplir un certain nombre d'actions le jour du Sabbat, ce qui a fait scandale... Cela ne doit jamais être oublié. La loi, même considérée comme une loi divine, n'est pas faite pour asservir les hommes mais pour aider les hommes à se libérer. La loi juste est toujours au service de l'homme... 
 
Arnaud DESJARDINS 
« La voie du cœur » p 284 : »Dieu est à la fois plein d'amour et Tout-Puissant ». Cette parole parait révoltante . Ou Dieu n'est pas tout-puissant, alors pourquoi dire qu'il est, ou si il est tout-puissant comment ose-t-on dire qu'il est plein d'amour alors qu'il tolère les martyrs, les atrocités, les cruautés, les guerres, les camps de déportation, les persécutions, les tortures... entendez la ainsi : rien à pouvoir sur Dieu en vous, rien ! De même qu'aucun fil d'incendie n'a le moindre pouvoir de Roussir ne serait-ce qu'un coin de l'écran... « Retrouver Dieu en vous » _ ce que je cherche le Mystique_ ou retrouver votre propre soi au sens ultime de ce mot, c'est découvrir en vous cette conscience d'être sur laquelle Rien n'a prise et que vous pouvez aussi appeler esprit... 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« J'ai beaucoup fait pour ce monde quand je suspends ma course pour dire merci » p15 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« Dans une description du monde ou seule la réalité objectivable, mesurable, chiffrable, analysable est prise en considération, le Réel - c'est-à-dire l'espace entre les choses et les êtres, la relation, le tissu de corrélations, l'insaisissable, le mouvant, le vide, l'obscur, l'invisible respiration qui tient ensemble l'univers- n'a pas sa chance. Décrété insignifiant et « subjectif », il est tout simplement radié. La face cachée du monde, celle même qui donne un support à la face visible, cessant d'être porteuse et inspirante, se peuple de démons. 
La rage de manipuler la vie, d'un extorquer le sacré, est celle de toutes les dictatures politiques du scientifiques, et manifeste le dépit, l'arrogance des petits maîtres devant la folle, la généreuse, la sublime, l'inextricable complexité du Réel. Cette obsession impose au monde où nous vivons un ordre réductif et mortifère. 
Si nous abdiquons nos intuitions profondes qui lient notre existence à l'entière création - au Tout- nous aggravons le fondamentalisme régnant : le principe de la Raison est loin d'être un principe universel pour explorer le monde. Pour de multiples cultures, c'est la communion qui fait appréhender la création, et de l'intérieur cette fois, non de l'extérieur. Si le principio rationis ne tient pas dans nos vies la balance à la communio, l'homme finit par se trouver réduit à ses glandes et aux cours de la bourse. Le désespoir et sa sœur la maladie ne sont pas loin ! » p 28, 29 
 
«  Il n'y a pas de matière, il n'y a qu'un tissu de relations » (Niels Bohr) citée par Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« Notre société ne parviendra pas plus à extirper l'amour de la création qu'à éteindre la voie lactée, mais elle réussira bel et bien à s'extirper elle-même. Ce qui est menacé, c'est notre participation au concert, pas le concert. C'est notre branche que nous scions, notre participation à la fête que nous compromettons. En réduisant le champ vibratoire de l'amour dans nos vies, c'est nous-mêmes que nous expulsons hors du domaine des Vivants. Le camp des morts et des zombies agrandit son périmètre. » p 50 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« L'avalanche de gadgets et de machines diaboliques que nous déversons sur eux avant qu'ils n'aient atteint l'âge de l'abstraction est une entreprise de destruction ; leurs yeux s'éteignent, deviennent carrés comme les écrans et pleins d'images mortes et mortifères » p61. 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« Personne n'exige de moi que je réussisse, mais seulement que je franchisse un pas en direction de la lumière. L'important n'est pas que je porte le flambeau jusqu'au bout, mais que je ne le laisse pas s'éteindre. » p 98 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« Refuser de mûrir, refuser de vieillir, c'est refuser de s'humaniser. L'humanisation passe par le relâchement du masque, par son amollissement. Refuser de mûrir, c'est en somme refuser de devenir humain. Nous nous transformons alors en ces concrétions pierreuses, en ces calculs qui bloquent no reins, qui bloquent le passage au flux de l'être, en ces statues liftées au seuil de la vieillesse » p 134 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« Nous avons à insuffler à notre monde la mémoire de ce divin dont il est, dont nous sommes. C'est bien là la raison de notre passage sur terre. Toute notre civilisation s'écroule, s'effondre si la vieillesse perd ce rôle de témoignage de l'immortalité » p 136 
 
Christiane SINGER (Où cours tu ?...) 
« La question radicale, la question qui rend fou ne peut alors manquer de monter : Est-ce que je sais vraiment ce qui serait mieux ou préférable ? Est-ce que le pire sur terre n'a pas toujours été commis par ceux qui savaient ? « veillez à ne pas nous imposer un bonheur qui n'est pas le nôtre ! ». Sage prière d'un notable algérien au début de la colonisation ! Bernard Besret ose pour sa part une formulation plus radicale : «  Le mal c'est le bien qu'on veut imposer aux autres ». » p 148. 
 
Christiane SINGER (Une histoire d'âme) 
« Quelque chose, en moi, n'est pas né avec moi et ne mourra pas avec moi » p 135 
 
« Au moment de naître, l'ange de l'oubli frappe l'enfant sur la bouche »(Talmud) 
 
Victor HUGO (Les travailleurs de la mer) 
p 226 
Adhérer à l'infini, être amené par cette adhérence à s'attribuer à soi-même une immortalité nécessaire, qui sait ?Une éternité possible, sentir dans le prodigieux flot de ce déluge de vie universelle l'opiniâtreté insubmersible du moi.
© Eric Benoit