Duel
Dans la brutalité du corps absent qui cède
Aux frasques inébranlables des mots vils de l'oubli
Je ne puis me résoudre à ne plus te sentir
Vivre profondément en chacun de mes gestes.
Je suis-Tu es ne font qu'un dans l'instant prolongé de la vie
Aucune dualité du corps et de l'esprit, ni de moi ni d'autrui
Je suis là, certes mais ma vie ne procède
Que de ta vraie présence,
Tes yeux, tes mots, tes lèvres.
Être n'a plus de sens
Que s'il est partagé
Dans l'heure dans la seconde déjà vite oubliée.
Tout n'est qu'un
Au dam de ceux qui scindent, découpent et se partagent
Rejettent, refoulent, discriminent, répudient.
Comment ne pas penser l'homme sans la nature
Tout en forçant l'idée d'êtres qui se haïssent.
De l'adulte qui est
À l'enfant que je suis
De celui que je hais
Aux blessures enfouies.