Fou
Qu'y a-t-il dans cette ombre,
Derrière ces herbes lasses,
et ces plats entrelacs ?
Il y a toi, il y a moi.
Dans l'ombre flottante et encore irréelle
De la lune ajourée,
J'ai vu surgir le feu du cheval endormi,
Cognant de ses sabots ferrés
Le sol encore moite des pleurs de la veille.
Il court dans la lourdeur et fond sur la proie de mes sens.
Il vole dans la terreur et crie sa volonté d'errance.
Cheval fou de mes nuits,
Je te rêve enivré,
Affolé par l'oubli
De mon salut fiévreux.