Sous le ciel laiteux d'une nuit endurcie,
Il m'a tout dit de toi.
J'ai vu la pulpe de ton iris, et la pupille ouverte.
L'univers y était.
En chacune des parcelles de l'infini perdu.
Celui-là dont je refais le tour sans jamais me lasser,
Celui que je pénètre sans jamais m'y perdre,
Où je te perds pourtant pour mieux te retrouver.
C'est l'infini de tes yeux qui traversent l'éther ;
Chaque étoile me dit de quel songe tu es faite.
De songes cotonneux, de songes épineux,
Empreints du réel fou
Où j'avance à pas lourds, où je m'agrippe aux arbres,
Où je saisis les lianes qui m'élèvent alors
Pour contempler les traces du périple utérin,
Le chemin de l'ange-né, les voies irraisonnables ;
Où les voiles s'éteignent, où les rêves s'étreignent ;
Où les étreintes saignent pour mourir à l'enfant.
Une aube s'est levée, un soleil a percé,
Un printemps est venu dans un monde apaisé.
Le printemps en automne, toutes choses inversées.
Je me surprends à vivre, à rêver, à danser
La valse du temps lourd exaltant son vortex.
Je reprends le chemin suant la rosée fraîche,
Où je glisse mes pas, parsemé d'herbes vertes,
Que je fume en songeant aux nues que je recherche.
Je ne perçois plus rien des douleurs passées,
Des matins angoissés à ne pas exister.
Les yeux maudits de l'autre, les regards déplacés
Sont des épaves déchues, des barques échouées
Dans le lac de tes yeux apaisés,
Je renais.