C'est ma Prière
Je te lirai doucement
Les pages qui me plaisent.
Nous lirons ensemble
Des livres pleins de pages blanches
Qu'on écrira nous mêmes.
Nous échangerons nos salives
En même temps que nos larmes.
Je prendrai ta main
Sans même avoir besoin de la toucher.
Je te saoulerai de mes pensées,
Tu seras ivre de mes mots.
Et nous tituberons tous les deux
Dans les rues.
Gris de nous.
S'il te plait n'aie pas peur !
De ma mémoire cellulaire,
Autant que celle de mon cerveau,
Je n'éprouvai telle plénitude
Que celle de ta présence,
Telle frustration quand je te parle,
Tel abîme que l'un ou l'autre cesse.
S'il te plait n'aie pas peur !
Oui, c'est un acte cellulaire.
Dans l'intime de moi
Que tout se réalise.
Tout ce que je décris, que je sens, que j'écris,
Vient de là.
Mes cellules et mon corps ont en eux
La foi universelle.
S'il te plait n'aie pas peur !
J'aimai pourtant déjà,
Et mal, et profondément, et tendrement.
Mais tu es évidence.
Pour la première fois,
En pleine connaissance
De ce qui est, de qui je suis,
Et de ma liberté intime,
Nue de toute émotion
Abusive ou trompeuse,
Mue par la vérité,
Mon être plus présent
Que jamais, t'a choisie.
S'il te plait n'aie pas peur !
« C'est toute une vie que je viens de passer,
En prière à te chercher,
Libre dans tes bras aimantés,
Une vie de mirages et de portes enfoncées,
Dans l'attente que tu viennes à exister,
Et te voilà, si simplement, tendrement...»1
S'il te plaît n'aie pas peur !
« Depuis que j'ai la chance chaque matin
D'ouvrir mes yeux sur les tiens,
Si grands que plus rien ne me retient... »2
S'il te plait n'aie pas peur !
«Se battre des dix doigts,
Pour le rêve d'une peau de satin,
N'a pas d'égal dans l'univers,
Au moins faisons le bien... »3
Ne t'en va pas.