A Charlie
Pourq...
Rien ne p...
Ça s'peut p...
Qu'est ce qu...
C'est pas pos...
Non !
C'est au-Dieu !
Le réveil a sonné !
Sur notre gueule de bois,
Nos gueules enfarinées,
Nos voix emprisonnées.
Une balle dans la tête,
Contre un coup de crayon,
Nouvelle loi du talion,
Nouvelle loi du canon,
Nouvelle et stupide loi des cons.
Ils auraient pu les entarter,
Plutôt que mitrailler
De plomb trempé de larmes,
Les planches de BD,
Leurs planches à dessiner.
Quatre planches pour chacun !
Et l’odeur de sapin,
Pour l'odeur du Velin.
En guise d'épitaphe,
Les idiots ont tracé,
Au Carmin desséché,
Cet hymne à la bêtise
«Mort aux CONsciences, à la CULture » !
Quand il eut fallu l'abréger
« Mort aux Cons, Vive le cul ! »
Mais les connards survivent, hélas.
Des deux côtés, hélas.
Des idées dessinées,
Des destins décimés,
On oublierait déjà,
La lutte et le combat.
Le seul qui soit,
Le seul qui vaille,
De mourir de mort lente
Pour des mots oubliés
Aux frontons des mairies.
Des mairies qui s'ennuient,
Maudits mots incompris.
Il était,
Il n'est plus,
Il s'est tû,
Il renaît !
Il y a un type qui pleure dehors,
Il y a un type dehors,
Il pleure dans son coin.
C'est Charlie.