09/03/2020 – Coronavirus – le sens - La planète respire  
Le virus court, se transmet, traverse les continents, les pays, les frontières au nez et à la barbe des élites politiques, scientifiques, des « sachants » de tous bords : les Ignorants. 
Quel symbole que ce virus ! A plus d'un titre. 
 
Il nous moque le traitement que l'on inflige aux migrants. Il est tellement plus facile de frapper des gens démunis, de faire couler des bateaux ou de tirer à balle réelle. Comme ils sont ridicules face à ce tout petit, minuscule virus ! 
Faites donc des camps de rétention du coronavirus. Demandez-lui ses papiers dès qu'il débarque. Faites lui suivre, subir la longue procédure de demande d'asile avant de lui offrir le moindre droit de s'installer, de justifier de papiers en règles et de bonnes raisons avant de pénétrer où que ce soit. 
 
Outre les migrants, le virus moque notre inhumanité. Il nous le prouve en nous privant de tout geste ostentatoire, empathique ou amical vers autrui. 
Ces poignées de mains étaient la seule chose qui vous raccrochaient encore à une fraternité oubliée. Mais elles étaient fausses, vérolées, froides. 
Vous n'en ferez plus désormais ! 
 
Et la suprématie des banques, des traders, du commerce et des lobbies sur toute politique, niant les besoins et demandes de la population, voilà ce qu'il en fait le virus : il stoppe l'économie, paralyse les transactions, fait chuter les cours boursiers et les fait tous faire dans leurs pantalons. Il fait rentrer les grandes gueules dans leurs petites coquilles. 
 
Et la Terre... La Terre qui n'en peut plus. Des mois, des années qu'on le sait, qu'on nous le crie. Mais rien ne s'est passé. Rien. Les émissions de CO2 s'envolent, les voyages en avion, le transport tous azimuts, les denrées qu'on va chercher au bout du monde quand elles existent à côté ! 
Rien. Rien n'est plus important que de préserver croissance économique et multiplication du pognon. 
Rien. On organise des « Grenelle de ceci », des « COP de cela » en se tapant sur le ventre de satisfaction. Et rien ! La terre brûle sous nos yeux, la glace fond, les tempêtes éclatent, l'eau gronde... Rien. 
Le virus met tout le monde d'accord ! Plus de vols touristiques, les transports inutiles supprimés, la pollution envolée, l'air purifié... 
La planète respire. Sa stratégie est la bonne. 
Des décisions et des actions enfin. 
Retour à l'essentiel ! 
 
Et si ce virus, c'était cela ? 
Face à notre orgueil, notre vanité, notre prétention, notre arrogance, dont Trump _l'éléphant savant_ est chaque jour un magnifique archétype, nous ne sommes rien ! Ridicules, matière insignifiante dont la Terre peut se passer. Espèce utile autant qu'une autre, n'importe quelle autre, pas plus, pas moins. Mais prédateur avant tout, prédateur fou et stupide, la Terre nous montre ce dont elle est capable pour continuer à tourner, paisiblement, sans nous. 
Une démonstration autant qu'un ultime avertissement à entendre... Une invitation à revenir à l'essence. 
Oui, une invitation. Gentille. Une grosse épidémie, certes mais pas trop dangereuse. 
La dernière ?  
Si une fois de plus, comme c'est à craindre, on ne comprend pas, la prochaine pourra être aussi fulgurante mais avec un taux de mortalité de 80 ou 90% en lieu et place de ce petit coronavirus à 2 ou 3%...
© Eric Benoit