22/03/2020 – Jour 6 – Menteurs

Je n'arrive plus à réfléchir ou à me poser. A profiter du temps, de celui qui nous est ainsi donné. 
Le confinement a débuté mardi 17/3 à 12h. Ce n'est pas ça qui est si terrible mais ce qui se trame derrière. Je vois déjà filer cette chance inouïe que j'évoquais, par l'attitude de notre gouvernement, de ces ministres qui ne disent que ce qu'ils veulent bien dire, dans le déni de tout, la manipulation et l'absence complète de transparence. Ils nous apparaissent en pleine agitation, pour nous bien sûr, pour notre bien avant tout. Mais derrière, aucune information fiable sur les réflexions de ce comité scientifique, sur les chiffres dont ils disposent, les projections élaborées selon les scénarios envisagés, le manque réel de moyens, ce qui fait défaut et de quelle manière on peut le contourner, le pourquoi de ce choix de dépister « peu »... Question de coût à n'en pas douter, préférant laisser se balader les personnes porteuses et ainsi disséminer le virus au hasard de leurs sorties autorisées. 
 
Les ministres et leur portefeuille. C'est bien le terme consacré et si judicieusement choisi ! Ils ne veulent que sauver, préserver leur portefeuille et ce qu'il y a dedans. 
Préserver leur portefeuille et les responsabilités qu'ils n'assument jamais, en même temps que les sous qu'ils y mettent sans jamais y renoncer. 
Comme A. Buzyn qui dit avoir pleuré en quittant son ministère parce qu'elle savait la catastrophe à venir, parce qu'elle avait averti le 1er ministre qui n'a rien voulu savoir... Mais pourtant, le 26 janvier, elle affirmait à la fois que ça n'arriverait pas, puisque tous les scénarios étaient prêts, puisque les hôpitaux étaient prêts, puisque nous disposions de dizaines de millions de masques... 
Les preuves en vidéo ci-dessous : 
Menteuse ! Honteuse ! Honteuse menteuse ! 
Menteuses et menteurs autour d'elle. Car ils savaient ce qu'ils faisaient depuis des années en sacrifiant notre système protecteur sur l'hôtel de la rentabilité. 
En 2017, les mots de JL Mélenchon étaient on ne peut plus précis. Il savait, lui. Le disait lui. Les autres savaient aussi. Ils le taisaient (la vidéo ci-dessous). 
  
«
 Ils persévèrent, ils exagèrent, ils ne sont pas de notre monde » : je reprends ces mots de Aragon destinés en d'autres temps à des barbares ignorant tout de la vie. C'est d'une autre barbarie dont il s'agit aujourd'hui.
 
Ce que ce pays était et ce qu'il est devenu, si faible, si pitoyable. Du CNR et de tout ce qui s'est construit il y a cinquante ans à ce marasme, pourtant écrit, organisé par les choix économiques et sociaux qui ont été faits. Au détriment de l'humain, en niant l'humain et le vivant. 
La France du G7 et son armée défilant fièrement chaque 14 juillet, capable de monter un hôpital de campagne de 30 lits de réanimation en une dizaine de jours quand les chinois construisaient deux hôpitaux de plus de 20000 m2 chacun ! 
 
Je ne parviens plus à me poser, non, écrire, non, penser, non, trop dépité et en colère contre tout cela. 
 
Et je passe sur ce qui déjà se dessine pour l' « après » où le gouvernement, le même, annonce déjà les mesures (j'ai d'abord cru à un « fake ») mettant un peu plus à mal les acquis sociaux avec une révision du nombre d'heures travaillées par semaine et la remise en cause du nombre de jours de congés payés acquis chaque mois, sous couvert du régime de « l'urgence sanitaire » (permettant de légiférer par ordonnances...) décrété cette nuit ! Des lois provisoires bien sûr mais dont ils se refusent à indiquer explicitement qu'elles seront provisoires ! Honte, sur eux. 
Que la peste les bouffe et le coronavirus les terrasse !
Buzyn : Ca n'arrivera pas !
Buzyn : nous avons des millions de masques !
Buzyn : Tout est prêt !
En 2017, on savait !
© Eric Benoit