Ce monde gémit.
Il souffre et il gémit en même temps qu'il crie, sa colère, son avidité de changement et sa volonté impérieuse d'autre chose.
Suffisants que nous étions, il nous place enfin devant nos responsabilités autant que nos stupidités, que nous avons confondues. Nous le méprisions, arrogants, orgueilleux ; il nous tient, tout petits et frêles et fragiles et peureux, dans ses mains toute-puissantes et pourtant généreuses.
Comme la chenille que chacun d'entre nous peut écraser entre ses doigts, il nous enserre encore de ses bras délicats. Pour une étreinte qui nous sera fatale si nous ignorons l'amour qu'elle porte.
Je dis « nous » parce que nous y sommes tous pour quelque chose, par nos actions directes ou notre indifférence, ou notre soumission.
TOUS : de ces gouvernements criminels qui devront, qui devraient répondre de leurs actes devant des tribunaux de justice, jusqu'à nous qui avons laissé faire.